Conseils d’éducation : éducation, par où commencer ?

Ça y est, votre chiot est là ! On vous a répété mille fois qu’il allait falloir l’éduquer, mais quand on compare son caractère de chiot à un chien adulte, on se rend compte que le chemin est long… Par quoi commencer ? Quelles sont les priorités ?

Avant de commencer, on se détend. Votre objectif n’est pas d’en faire un chien militaire mais un chien de famille bien dans ses pattoûnes. Les apprentissages se feront au fur et à mesure, au rythme de votre chien. Il ne faut pas lui mettre la pression, c’est encore un bébé, et comme chez les humains, il faut apprendre à mettre les carrés dans les carrés et les ronds dans les ronds avant d’apprendre par cœur le théorème de Pythagore ! Mais c’est tout de même un bébé qui peut et a besoin d’apprendre. N’attendez pas qu’il soit adulte pour commencer à réfléchir à son éducation.

Ensuite, jetons à l’eau les fausses idées : le fameux triptyque « assis, couché, pas bougé » n’est absolument pas nécessaire à une bonne éducation ! Utile, peut-être, mais pas une priorité. Derrière les enjeux planétaires de la propreté et des mordillements, on oublie souvent l’essentiel… Voici donc, selon moi, les 4 priorités trop souvent oubliées.

APPRENDRE A SE CONNAITRE

Nous le répétons souvent ici, chaque chien est unique. Même après avoir lu toutes les fiches de race de votre chien, regardé toutes les vidéos sur les chiots et dévalisé toutes les bibliothèques du quartier, vous vivrez bien des surprises imprévues. Adopter un chiot, c’est d’abord faire une rencontre, avec un individu au caractère, aux envies et aux angoisses propres. Alors pour que votre cohabitation se passe bien, il faut d’abord apprendre à se connaitre. Si ça a l’air évident, je constate que bon nombres de personnes ne connaissent pas leur chien, tout simplement parce qu’elles ne l’écoutent pas.

Votre chien ne sera jamais capable de vous dire de vive voix ce qu’il aime ou pas. Alors pour comprendre votre compagnon, il faut l’observer. Qu’est-ce qui le rend heureux ? Qu’est-ce qui lui fait peur ? Quelles sont ses besoins ? Les premiers jours de votre vie commune, mais aussi tout au long de votre vie ensemble, gardez un œil attentif sur ses habitudes, ses réactions, ses plaisirs. Bien sûr, cette découverte est réciproque : lui aussi va apprendre à vous connaitre. Au fur et à mesure de votre relation, vous serez fiers de pouvoir dire qu’il vous connait par cœur, et que vous le comprenez mieux que quiconque.

Mais pour ouvrir son esprit à de telles observations, il faut d’abord le fermer à sa vision du chien parfait. C’est lorsque nous projetons nos propres envies sur notre chien que nous sommes aveugles à celui qu’il est vraiment. Vous rêviez d’un chien calme et réfléchi et il est impulsif et fonceur ? Vous rêviez d’un chien bosseur et concentré et il ne pense qu’à jouer ? Vous rêviez d’un chien qui n’aime que vous et il est prêt à partir avec n’importe quel inconnu ? Il va falloir l’accepter.

Pour le comprendre plus facilement, l’idéal est de le questionner. Si vous lui demander « tu préfères bacon ou poulet ? », il ne vous répondra pas. Mais si vous lui tendez un bout de chaque, vous verrez bien lequel il prend en premier ! Laissez-lui le plaisir de vous guider en balades, vous découvrirez ses lieux préférés. Si vous lui tendez la laisse et qu’il ne bouge pas du canapé, peut-être préfère-t-il se reposer ? Ses réactions, ses positions, son corps entier vous parle et vous montre qui il est, apprenez à l’écouter.

CRÉER UNE RELATION

Bien que le chien soit connu pour être le meilleur ami de l’homme, son amitié se mérite. Votre chiot ne vous aimera pas du jour au lendemain. Si votre chiot n’a pas confiance en vous, les apprentissages seront difficiles, il ne vous écoutera pas et développera des craintes qu’il aurait pu éviter. Pas de formule magique pour créer une relation, elle vient avec le temps, à quelques conditions.

Il faut l’écouter : un chien qui se sent compris communiquera plus et mieux, et la communication est essentiel à une bonne relation.

Soyez cohérent. Plus vos demandes sembleront logique pour lui et plus il les respectera. Les règles doivent être claires et constantes dans le temps : ne l’autorisez pas à monter sur le canapé un jour si c’est pour le disputer le lendemain ! Elles doivent aussi être justifiées. Chaque interdit doit être accompagné d’une permission : tu n’as pas le droit de monter sur le canapé, mais tu peux te coucher sur ton coussin. Ne lui imposez pas des règles qu’il ne peut pas suivre.

Passez ensemble de bons moments et évitez les mauvais moments. Ne soyez jamais violent ni brusque avec lui. Au contraire, passez avec lui des moments complices et joyeux. 

Sécurisez votre chiot. Par sécurité, j’entends sécurité émotionnelle. La sécurité physique, comme le fait qu’il n’avale pas de produits chimique, va de soi. C’est votre responsabilité, mais elle n’influencera pas votre relation, sauf si c’est vous qui faite mal à votre chiot. Être en sécurité émotionnelle signifie se sentir à l’aise, ne pas avoir peur, ne pas se sentir en danger. Cela implique donc que vous ne fassiez pas peur à votre chien, lors de punition par exemple. Mais cela implique aussi que vous ne le mettiez pas volontairement dans une situation qui le rend mal à l’aise. 

SOCIALISER ET METTRE EN CONFIANCE

Socialiser son chien est une priorité pour celle-ci bien connue. Elle doit commencer avant même que le chien vous rejoigne, et il est indispensable de choisir un éleveur ou un particulier qui l’a réalisée correctement. Il faut ensuite la poursuivre à la maison, l’objectif final étant que votre chien soit à l’aise dans un maximum de situation possible.

Il faut socialiser son chien aux autres humains. Même si votre chiot semble aimer tous les humains qu’il croise, il faut prendre au sérieux cette socialisation. Il va gagner en maturité et sa vision du monde va changer. Il est impératif qu’il ait pu rencontrer un maximum d’humains différents. Mais attention : un chien peut être sociable avec les femmes, mais pas avec les hommes, avec les adultes mais pas avec les enfants, etc. Il doit donc rencontrer des humains en tout genre : vieux, jeunes, de toutes les couleurs de peau, avec un chapeau, avec une canne, tirant un caddie ou une poussette, etc.

Il doit être socialisé aux autres chiens, car, privé de sa mère et de sa fratrie pour souvent être le seul chien de la maison, il n’aura pas l’occasion d’apprendre la communication canine. Il doit rencontrer des chiens de toutes les tailles, de toutes les races, et de tous les âges.

Il doit également rencontrer un maximum de situations possibles : ascenseur, escalier, transports, ville, campagne, animaux, bruits etc. Ce principe, appelé l’immersion, a ses limites : réalisé trop brutalement, le chien peut être marqué profondément. Il faut aller au rythme de votre chien, surtout s’il montre des signes de craintes.

La socialisation permet au chien de devenir confiant dans son environnement. Elle doit être commencé dès l’arrivée de chiot, et ce même s’il n’est pas encore vacciné ! Il y a plus de risque que votre chien soit mal socialisé qu’il n’attrape une maladie, et une mauvaise socialisation est difficile à rattraper. Si cela peut vous rassurer, ne côtoyez que des chiens vaccinés avant que le vôtre le soit complétement.

APPRIVOISER LES ÉMOTIONS NÉGATIVES : IMPATIENCE, FRUSTRATION, SOLITUDE

Nous faisons de notre mieux pour rendre la vie agréable à notre chien. Considérez par beaucoup comme son enfant, nous souhaitons le protéger des mauvaises expériences et lui offrir la meilleure vie possible. Mais la vie est faite de hauts et de bas. Les mauvaises expériences et les sentiments négatifs en font aussi partie, et ils sont inévitables.

Pour préparer votre chiot à sa vie d’adulte, il est donc important de lui apprendre à gérer les situations négatives. Sans cela, vous risquez d’obtenir un chien qui ne contrôle pas ses émotions, qui s’excite, aboie voire mord face à une difficulté.

La première émotion négative à savoir gérer est l’impatience. C’est le cas de toutou qui saute dans tous les sens pour attraper sa gamelle au vol, ou qui passe entre les jambes pour sortir en premier ! Pour lui apprendre, c’est très simple, faites-le attendre un peu avant de lui donner ce qu’il veut. Apprenez-lui qu’il est gagnant s’il attend.

La deuxième émotion, très importante à contrôler, est la frustration. Un chien qui s’énerve pour que vous le laissiez monter sur vos genoux ou qui hurle et tire sur sa laisse pour aller à la rencontre d’un copain est souvent un chien qui ne gère pas sa frustration. Pour la lui apprendre, il suffit de ne pas céder à toutes ses envies ! S’il réclame en sautant, en aboyant, en s’excitant, il ne doit rien obtenir. Dans ce cas, ignorez-le et quittez la pièce s’il ne s’arrête pas. Puis, lorsqu’il est calme et à l’écoute, donnez-lui ce qu’il voulait : sa gamelle, son jouet, un câlin, une sortie.

La dernière émotion négative que votre chien devra savoir gérer, c’est la solitude. Un article est à venir sur ce sujet !

A présent, vous savez quels sont vos premiers objectifs. Ils le sont soit parce qu’ils sont un prérequis à toute l’éducation (apprendre à se connaitre et créer une relation), soit parce qu’ils sont une nécessité pour un chien équilibré et que tout se joue pendant la jeunesse (socialisation et gestion des émotions négatives). Les ordres de base, le rappel, la marche en laisse, tout le reste peut se faire plus tard. Profitez de vos premières semaines avec votre nouveau compagnon, puis revenez lire les autres articles !

Pour plus d’informations :

Conseils d’éducation : la propreté

Conseils d’éducation : la socialisation aux congénères

Conseils d’éducation : choisir son compagnon

Vous êtes déjà décidé à adopter un chien ou vous hésitez encore ? Dans tous les cas, vous avez compris que le choix de votre petit compagnon ne doit pas se faire au hasard. Un chien est un membre de la famille à part entière, il partagera votre vie pour une dizaine d’année. Ce projet qui chamboulera votre vie mérite bien que l’on s’y attarde un petit peu !

Si j’ai choisi de publier cet article dans la partie « éducation » (j’avais hésité avec « vie pratique »), c’est parce le choix de votre chien est la première étape, et une des plus importantes, pour réussir votre cohabitation. Un chien ne dépend pas que de l’éducation que l’on lui donne !

C’EST QUAND LE BON MOMENT ?

Vous me voyez venir, il n’y a pas de bon moment. L’accueil d’un chien sera toujours un chamboulement dans votre vie, aussi préparé soit-il. L’important, c’est de se sentir prêt ! Si vous rêvez toutes les nuits de votre futur compagnon, si vous êtes enthousiasme au moindre chien dans la rue, je pense que vous êtes prêt.

Cependant, même si la motivation est grande, l’accueil d’un chien change votre vie pour une dizaine d’année à venir. Il faut donc s’arrêter un instant, et faire l’effort d’anticiper. Évidemment, je ne parle pas de tout prévoir sur 10 ans, les imprévus font partie de la vie. Mais, pour les prochains mois à venir : allez-vous changer de travail ? Allez-vous déménager ? Allez-vous divorcer ? Allez-vous accueillir un enfant ? Êtes-vous en bonne santé ? Certains évènements prévisibles ne sont pas propices à l’accueil d’un chien. Il vaut mieux attendre quelques mois que la situation se stabilise avant de sauter le pas.

Maintenant, vous en êtes sûr, pour vous, les astres sont alignés pour accueillir un chien. Mais en est-il autant de votre entourage ? Notre enthousiasme est parfois aveuglant (je sais de quoi je parle). Si vous vivez avec d’autre personnes, assurez-vous qu’elles soient toutes d’accord avec le projet. Il n’est pas nécessaire que chacun s’investisse dans la relation avec le chien, mais il est obligatoire que tous acceptent de vivre à ses côtés.

Et si ce sont vos enfants qui réclament, considérez qu’ils ne s’en s’occuperont pas ! Ils auront assez de leur vie entière pour prendre cette responsabilité. Pourquoi pas, à la place, leur proposer de s’engager en devenant famille d’accueil ou bénévole ?

Enfin, l’accueil du chien nécessite du temps, pour apprendre à se connaitre, entamer une relation et s’adapter les uns aux autres. Libérez idéalement 2 à 3 semaines, sur votre temps de vacances ou en posant des congés. Si c’est impossible, demandez à un proche ou un professionnel de s’occuper du chien dans un premier temps (surtout si c’est un chiot).

LA PRIORITÉ : SE CONNAITRE SOI-MÊME

Avant même de penser au chien, pensez à vous ! Un chien, même adopté bébé, ne s’adapte pas toujours à sa famille. Il est donc essentiel de connaitre vos envies et vos besoins pour choisir un chien qui les partage.

D’abord, prenez en compte votre famille. La présence de jeunes enfants ou de personnes fragiles nécessite de privilégier les chiens calmes ou légers pour ne pas risquer d’accidents. Je ne parle pas de morsures mais de bousculades ! Un chien grandit plus vite qu’il n’est éduqué, et même très gentil, les excès de folie d’un grand chien adolescent peuvent être dangereux.

Votre famille ne s’arrête pas aux êtres humains : avez-vous déjà d’autres animaux ? Si vous avez des poules ou des lapins, mieux vaut peut-être éviter le chien de chasse. Si vous avez un autre chien, assurez-vous que le nouveau venu soit sociable avec lui. L’arrivée du nouveau venu ne doit pas générer de stress sur le long terme pour les animaux déjà présents.

A présent, c’est sans doute le plus important, quelles sont vos envies ? Pourquoi voulez-vous un chien ? Que voulez-vous partager avec lui ? 

Voici quelques questions à vous poser pour mieux exprimer vos motivations : est-ce que je prends un chien pour une utilité particulière (garde, chasse, troupeau) ? Ai-je envie de pratiquer du sport avec mon chien ? Vais-je faire de longues promenades quotidiennes ? Ai-je envie de m’investir dans la vie intellectuelle de mon chien (lui apprendre des tricks par exemple) ? Va-t-il rester beaucoup seul ? Va-t-il vivre avec d’autres chiens ? Ai-je envie d’être challengé pour son éducation ? Ai-je envie de faire beaucoup de câlins à mon chien ? Ai-je envie d’avoir toujours mon chien avec moi ?

COMMENT CHOISIR ?

Une fois que vous êtes sûr de vos envies et de celles de la famille, au moins celles qui sont une priorité pour vous, vous pouvez commencer à réfléchir au groupe (chiens de chasse, de berger, d’ornement, lévriers, molosses etc), à la race, et à au chien lui-même.

Chaque race possède des tendances. Il m’est impossible de faire un résumé des races qui correspondent à chaque profil, ce travail serait long, illisible et surtout réducteur. C’est à vous d’effectuer vos recherches : consultez internet, les fiches de races, les livres, mais surtout parlez-en aux éducateurs et aux éleveurs ! Ils seront les mieux placés pour vous conseiller ou déconseiller une race.

Mais attention, la race ne fait pas tout : la lignée du chien joue un rôle primordial sur son caractère. Renseignez-vous sur les parents de votre chiot et sur la manière que l’éleveur a de sélectionner les parents. Car si tout le monde sait que le physique des parents se transmet, c’est aussi le cas du caractère !

Il faut également faire la distinction entre lignée de travail et lignée de beauté. Les chiens de lignée de travail sont sélectionnés pour la réalisation de tâches précises. Cette sélection est si forte que le chien aura BESOIN de réaliser cette tâche en grandissant, même si on ne lui a pas appris. Il est donc fortement déconseillé de prendre un chien de ces lignées si ce n’est pas pour les faire travailler : c’est inutile car ça n’en fait pas des « meilleurs » chiens, cela risque grandement de vous causer des soucis et de rendre le chien malheureux. La lignée de beauté sélectionne les chiens sur leur physique et les standards de la race. En choisissant un chien de ces lignées, vérifiez que l’éleveur sélectionne le caractère en parallèle de la beauté.

Enfin, soyez attentif au caractère du chien lui-même. Si vous choisissez un chien déjà grand, rencontrez-le plusieurs fois avant l’adoption, partagez du temps avec lui, et discutez si possible avec les personnes qui s’occupent de lui. Si vous prenez un chiot, faites confiance à l’éleveur : lui qui a vu grandir ses chiots depuis leur naissance, il sera le plus à même de vous orienter. Cependant, fiez-vous aussi à votre intuition !

Évidemment, les professionnels du monde canin sont là pour vous accompagner avant même l’arrivée de votre compagnon. Nous serons capables de vous conseiller sur le choix de la race, de visiter avec vous l’élevage, le particulier ou le refuge, et même de vous guider sur le choix du chien lui-même. C’est la première étape pour ne vivre que du bonheur avec son chien !

OÙ ACQUÉRIR UN CHIEN ?

C’est souvent la grande question : adopter ou acheter ?

Personnellement, je n’aime pas cette opposition : un chien n’est jamais gratuit, même les chiens de refuges sont « achetés » ; et un chien est toujours adopté car, chiot ou adulte, vous accueillez un nouveau compagnon dans votre famille.

Il y a des bonnes raisons de faire l’un ou l’autre. C’est votre choix, il vous revient. Ne soyez pas tenter de prendre un chien en refuge parce que « c’est pour le sauver » si vous ne vous en sentez pas capable, et ne tombez pas dans la caricature du « c’est plus facile d’élever un chien encore bébé ».

Il y a plusieurs façons d’obtenir un chien :

L’élevage : c’est le moyen le plus connu d’avoir un chiot, mais ce n’est pas forcément le plus rapide ni le plus sûr. Il est indispensable de bien choisir son élevage, car un travail mal fait peut avoir des conséquences sur la santé et le comportement des chiots, et ce peu importe l’éducation et les soins qui suivront !

Pour choisir son élevage, vérifiez en priorité que :

  • Les chiens reproducteurs sont enregistrés au LOF et confirmés
  • Les chiens reproducteurs sont dépistés aux maladies connues de la race (dysplasie, gènes etc)
  • Les chiens adultes sont en bonne santé, bien nourris, et que leurs conditions de vie correspondent à leurs besoins
  • Les chiots soient correctement socialisés et stimulés (présence régulière d’humains en tout genre, d’autres animaux, de jeux, de nouveauté, sorties à l’extérieur, etc)
  • Les chiots font une visite chez le vétérinaire avant de vous rejoindre : identification, primo-vaccination et certificat de bonne santé

Fuyez si :

  • L’éleveur ne vous fait pas visiter l’élevage
  • L’éleveur ne vous montre pas au moins la mère (il n’y a pas de bonnes excuses, une mère bien dans ses pattes est tout à fait capable de recevoir des invités même si elle a des chiots !)
  • L’éleveur refuse de vous envoyer des photos régulièrement
  • L’éleveur ne semble pas prendre de plaisir à parler de son métier et de ses chiens
  • Les chiens adultes et les chiots ont peur de vous

Vous avez le droit d’exiger, vous avez le droit de fuir. Ne prenez surtout pas en pitié un chiot mal traité pour « le sauver », car vous incitez la personne à faire de même avec des centaines voire des milliers d’autres par la suite.

L’animalerie : je déconseille. Les chiots en animalerie viennent d’élevages industriels et sont souvent retirés de la mère trop tôt pour être dès 2 mois derrière la vitrine. Leurs conditions de détention ne sont pas du tout adaptées et la pratique incite à l’achat compulsif. De toutes façons, cette possibilité devrait disparaitre en 2024.

Les salons d’exposition : je déconseille également. L’ambiance d’un salon n’est pas adaptée aux chiots. Cette façon de vendre des chiots favorise également l’achat compulsif. Mais c’est surtout un lieu où chiots et chiens adultes, parfois non vaccinés, se côtoie sans limite : un paradis pour les maladies ! Je connais personnellement un chiot mort d’une maladie attrapé sur le salon où il avait été acheté… ainsi que la moitié de sa fratrie. À éviter, donc !

Les association / les refuges : contrairement à ce que l’on peut penser, il y a aussi des chiots et des chiens de race dans les refuges ! Certains chiens peuvent avoir vécu des moments difficiles, qu’il faudra prendre en compte dans votre manière de l’éduquer. Mais bon nombre d’entre eux sont des chiens de famille idéal ! La relation créée avec un chien ne dépend pas de son origine mais de la connexion qu’il y aura entre vous et de votre investissement auprès de lui. Allez-y sans préjugés !

Les particuliers : c’est souvent un moyen d’obtenir un chiot de race pour un budget restreint. Malheureusement, c’est aussi par ce biais que certains se débarrassent de chiots non désirés, ou vendent des chiots issus de trafic d’animaux. C’est une nécessité absolue d’aller voir les chiots et la mère avant de décider d’adopter, pour vérifier que tous sont bien soignés et bien socialisés (en contact très régulier avec des humains). Un chiot grandissant au fond d’une ferme peut paraitre chanceux, mais il peut aussi développer des craintes pour les humains qui vous causeront bien des ennuis ! Faites attention aux apparences, demandez des photos régulièrement et fuyez au moindre doute. Si c’est par ce biais que vous souhaitez adopter votre chien, faites appel à un professionnel pour vous aider à vérifier que tout est en ordre.

CONCLUSION

Finalement, choisir son chien, c’est trouver le bon équilibre entre cœur et raison. Prenez le chien que vous avez envie de prendre, celui qui vous appelle, celui avec lequel vous ressentez déjà une connexion. Mais assurez-vous de bien le connaitre et d’être sûr de pouvoir répondre à ses besoins tout au long de sa vie.

Bonnes recherches, bonne adoption, et surtout n’oubliez pas : les professionnels du monde canin sont là pour vous guider. Demandez nous conseils, nous serons ravis de vous accompagner dans ce beau projet !

Pour plus d’informations :

Le livre Mieux choisir son chien de Cynotopia

Conseil d’éducation : éducation, par où commencer ?

Vie pratique : bien s’équiper

Conseils d’éducation : réguler les aboiements

Réguler les aboiements

Les aboiements sont souvent une source d’énervement et de conflits. Poussant parfois les nerfs de leurs humains à bout, les grands bavards ne sont pas non plus dans le cœur des voisins. Est-il possible d’empêcher son chien d’aboyer ?

Le collier anti-aboiement ne fait pas partie de mes méthodes, il ne sera donc pas abordé ici.

Je vous invite à lire cet article pour comprendre pourquoi.

Autant vous le dire tout de suite, la solution miracle n’existe pas. Vraiment pas. Si quelqu’un vous dit qu’elle existe, il ment, tout simplement.

Mais si la solution miracle n’existe pas, des solutions existent quand même ! Elles seront différentes selon la cause des aboiements et demanderont de l’investissement de votre part.

Commencez par vous demander pourquoi votre chien aboie.

Observez-le : fixe-t-il quelque chose en particulier lorsqu’il aboie (chiens, humains, objets etc) ? Pouvez-vous identifier un déclencheur (bruit, passage etc) ? Quels sentiments expriment-ils en aboyant (peur, joie etc) ?

S’il aboie en votre absence, je vous conseille vivement d’installer une caméra : elle vous permet d’effectuer ce travail d’observation et de vérifier les dires du voisin en cas de conflit de voisinage.

Voici quelques raisons d’aboiements courantes et quelques pistes de travail* : 

Il monte la garde

Garder la maison est un comportement qui a été demandé et sélectionné des années durant, il est impossible de l’éteindre du jour au lendemain. Il sera délicat de travailler sur le fond, c’est-à-dire d’empêcher votre chien de s’intéresser aux passants. Le travail sera plutôt de changer petit à petit la réaction du chien face au stimuli. Une solution possible est le contre-conditionnement : repérez le stimuli qui déclenche les aboiements (bruits dans le couloir par exemple) et apprenez à votre chien à faire autre chose à ce moment (aller au panier par exemple). Petit à petit, récompensez aussi l’absence d’aboiement, qui viendra plus naturellement puisque le chien sera concentré à faire autre chose.

Si vous en avez les moyens, dissimulez le stimuli déclencheur. Par exemple, si le déclencheur est la vue d’un passant, songez à installer un brise vue.

Il s’ennuie

L’aboiement peut être une réelle distraction pour le chien. Dans ce cas, ils ont le malheur d’être très satisfaisant et donc auto-renforçant. Ici le travail de fond est indispensable. Votre priorité sera donc de trouver des occupations pour votre chien : activités masticatoires, kongs fourrés ou fouille de croquette lors de vos absences, et si possible augmenter les activités en votre présence (promenades, activités de réflexion, rencontres congénères, sports etc). Vous pouvez aussi faire garder ou sortir votre chien par un proche ou un professionnel.

Il souffre d’anxiété de séparation

Si votre chien ne supporte pas rester seul (ou sans une personne en particulier), il peut aboyer pour évacuer son stress ou en espérant faire revenir la personne qui lui manque. Dans ce cas, c’est en travaillant sur le fond (le stress d’être seul) que vous résoudrez le problème.

Il a peur

Certains chiens peuvent aboyer lorsqu’ils ont peur (à l’inverse des chiens qui se sauveront). Lorsque la source de la peur est un chien ou un humain, cela peut vite devenir ennuyant. Dans cette situation, vous aurez la forme et le fond à travailler en parallèle : apprendre à votre chien à exprimer sa peur différemment (travail sur la forme), et bien évidemment désensibiliser le chien à la source de la peur (travail sur le fond).

Il est frustré

Votre chien peut aboyer lorsqu’il voit un chien mais ne peut pas aller à sa rencontre par exemple, c’est peut-être signe qu’il ne gère pas bien sa frustration. Vous ne pourrez pas l’empêcher d’être frustré, mais vous pouvez rediriger l’attention du chien sur autre chose (jeux ou récompenses, renforcer votre relation). Il faudra aussi travailler le contrôle de ses émotions.

Il joue

Certains chiens expriment leurs émotions lors du jeu par l’aboiement. Votre chien s’exprime, tout simplement. C’est, selon moi, la source d’aboiement la moins problématique. Le mieux est de l’accepter et d’en rire (si on vous regarde de travers, dites simplement « c’est un grand bavard ! », ça fera souvent sourire). Mais si c’est réellement problématique, seul le travail de la forme est possible (on n’empêchera pas le chien de jouer). Pour cela, arrêter le jeu lorsqu’il aboie, et récompensez le silence. Privilégiez le jeu dans les lieux et les moments compatibles avec le bruit (parc, forêt, la journée etc).

DANS TOUS LES CAS

Vous ne rendrez pas votre chien muet. Certains chiens aiment vraiment aboyer, il sera pour ceux là judicieux de les inciter à aboyer dans des lieux et moments convenables pour tout le monde (lors des balades par exemple).

Vous pouvez apprendre à votre chien le « chut ». Pour cela, lorsqu’il aboie, placez une récompense sous son nez et dites « chut » lorsqu’il se tait pour sentir la récompense, puis donnez-lui. Si les moments où il aboie ne sont pas adaptés à ce travail, apprenez-lui à aboyer sur commande, pour le faire aboyer puis taire dans une situation où il aura le contrôle de lui-même. 

Enfin, l’utilisation du clicker facilite grandement les apprentissages liés à l’aboiements. Renseignez vous sur la méthode, chargez votre chien** et clickez les moments de silence face au déclencheur de l’aboiement. Par exemple, mon chien aboie pour un bruit dans le couloir : clickez lorsque vous entendez un bruit avant que votre chien ne se mette à aboyer, une fois qu’il se tait ou entre deux aboiements. C’est un travail qui demande d’être attentif et réactif, mais qui est très efficace !

Vous l’avez bien compris, il est tout à fait possible de résoudre les problèmes d’aboiements de son chien à l’aide de méthodes positives, qui auront en plus l’avantage de travailler sur le fond ! Mais elle demande du temps et de l’investissement.

Je vous conseille largement de vous faire accompagner par un professionnel, qui vous aidera à rapidement comprendre la cause des aboiements et à mettre en place un travail adapté et efficace. Il n’y a pas de honte à se faire aider, ça ne viendrait à l’esprit de personne d’essayer de diagnostiquer sa maladie tout seul, alors faites confiance aux professionnels (mais choisissez le bien) comme vous faites confiance à votre médecin !

*Notez que je distingue le travail sur le fond = la source de l’aboiement, du travail sur la forme = l’aboiement en tant que réaction

**le chargement est la première étape du clicker training. Elle désigne la phase pendant laquelle le chien apprend la signification du cliker. Elle est terminée lorsque le chien associe systématiquement le bruit du clicker à la récompense. On dit alors que le chien est chargé.

Pour en savoir plus :

Le débat : les colliers anti-aboiements

Conseils d’éducation : la propreté

La propreté est souvent le premier problème auquel nous sommes confrontés lorsque nous adoptons un bébé chien. C’est une difficulté commune, qui se résout en général facilement, et pourtant, un bon nombre d’entre nous ne s’en sort qu’au prix d’une longue bataille, et certains jamais.

La « recette » pour apprendre la propreté à un chiot est bien connue, mais tous les questionnements qui vont avec sont moins souvent abordés. Comment expliquer que certains chiots arrivent à la maison déjà propres ? Qu’est-ce qui peut expliquer un retard de propreté ? Comment se comporter en cas d’accident ? Attaquons-nous au sujet.

Quand commence l’apprentissage de la propreté ?

L’apprentissage de la propreté devrait commencer avant même que le chiot arrive chez vous. Le travail de l’éleveur sur ce sujet est décisif. Un chiot qui a toujours éliminé à l’intérieur mettra beaucoup de temps à comprendre que cela ne lui est plus autorisé. À l’inverse, un chiot qui a eu à disposition un coin d’herbe pour éliminer sera propre parfois dès son arrivée.

Et pas besoin d’être un petit élevage familial pour faire les choses correctement ! Il suffit de placer dans le box des chiots une litière en herbe synthétique. En encourageant la mère puis ses petits à faire dessus, les chiots prendront l’habitude de chercher de l’herbe pour se soulager.

N’hésitez pas à vous renseigner sur les pratiques de l’éleveur, et à demander que cela soit fait si ce n’est pas déjà le cas.

Comment apprendre la propreté à un chiot ?

Vous avez deux missions essentielles :

1. Encourager votre chiot à faire dehors en le félicitant avec beaucoup d’enthousiasme. Je vous conseille d’associer un mot au fait de faire pipi, comme « fais pipi ». Vous lui apprendrez ainsi à faire pipi « sur commande », ce qui peut accélérer son apprentissage et être utile dans le futur.

2. Anticiper les besoins de votre chiot pour qu’il ne soit pas à l’intérieur lorsqu’il a besoin de se soulager. Il faut donc systématiquement sortir son chiot après les repas, après la sieste, dans les moments d’excitation, et éviter de dépasser 2h entre deux sorties. C’est en observant attentivement votre chiot dans son quotidien que vous allez repérer ses habitudes et réussir à anticiper de mieux en mieux.

Comment réagir en cas d’accident ?

Si, pour une raison ou pour une autre, votre chiot a fait ses besoins à l’intérieur, vous devez avoir une réaction adaptée.

Si vous ne prenez pas votre chiot sur le fait, nettoyez comme si de rien n’était. Si vous disputez votre chiot à ce moment, il n’en comprendra certainement pas la raison.

Si votre chiot commence à faire ses besoins devant vous, ne vous énervez pas : gardez en tête qu’il n’a pas conscience qu’il fait une bêtise. Prenez-le et sortez-le. Inutile de s’énerver : votre chiot pourrait comprendre “je ne dois pas faire pipi” ou “je ne dois pas faire pipi devant lui” plutôt que “je ne dois pas faire pipi dedans”. À l’avenir, tâcher de mieux anticiper ou sortez le plus souvent.

Est-il nécessaire de le sortir la nuit ?

Ce n’est pas une obligation puisque les chiots qui ne l’ont pas été finissent aussi par être propres. Cependant, il y a plusieurs avantage à sortir son chiot la nuit. En effet, si votre chiot comprend rapidement qu’il ne doit pas faire à l’intérieur, il essayera de se retenir la nuit. Cette situation n’est pas confortable pour lui et son sommeil sera perturbé. S’il n’arrive pas à se retenir, il sera « obligé » de faire une bêtise, ce qui n’est ni bon pour son apprentissage, ni pour sa confiance en lui.

Combien de temps faut-il avant qu’il soit propre ?

Se retenir de faire ses besoins n’est pas évident. Cela nécessite des muscles appelés des sphincters, qui se renforcent en grandissant. Les sphincters du chiot ne sont pas complétement matures avant l’âge de 6 mois. Avant cet âge, la majorité des accidents sont donc dus au fait que votre chiot n’a physiologiquement pas pu se retenir plus longtemps.

Votre objectif n’est donc pas que votre chiot se retienne la journée entière, mais qu’il se retienne entre deux sorties. La durée entre deux sorties doit évidemment être adaptée à son âge et à sa physiologie. Pour avoir une idée de cette durée, comptez 1h par mois d’âge (2h à deux mois, 3h à 3 mois, etc).

Une fois adulte, c’est en apprenant à le connaître que vous saurez quelle est sa capacité maximale : certains chiens peuvent se retenir plus de 10h alors que d’autres ne dépasserons pas quelques heures. Dans tous les cas, ne poussez pas ses limites, car se retenir trop longtemps est une source d’inconfort mais aussi d’infections.

Est-ce une bonne idée d’utiliser les alèses ?

Les alèses sont des petites couvertures en papier absorbant sur lesquelles on peut apprendre au chien à se soulager pour ramasser plus vite. L’apprentissage sur alèse se fait exactement de la même façon que l’apprentissage sur l’herbe. Si vous avez un jardin, apprenez donc directement la propreté dehors.

L’alèse est souvent utilisée dans les appartements, car c’est plus pratique que de devoir promener le chien toutes les 2h. Cependant, elles peuvent être source d’incohérence pour le chiot, surtout lorsque les alèses lui sont retirées ! Elles peuvent donc ralentir l’apprentissage définitif, pensez-y lorsque vous faites le choix de les utiliser.

La cage peut-elle accélérer l’apprentissage ?

On entend souvent « la cage permet d’apprendre la propreté plus vite ». La raison est que le chien n’aimerait pas faire ses besoins sur son lieu de couchage. Le fait de faire dormir le chiot dans sa cage lui permettrait donc d’apprendre à se retenir plus vite.

De mon point de vue, je connais suffisamment de chiots qui adorent faire pipi sur leur coussin pour considérer que ce n’est pas si évident. Si effectivement le chien ne fait pas ses besoins sur son lieu de couchage, encore faut-il qu’il considère la cage comme tel ! En plus, les cages sont souvent prises assez grandes pour anticiper la taille du chien adulte, donc le chiot a largement la place pour faire ses besoins d’un côté et dormir de l’autre…

Pour en savoir plus sur la cage et les débats dont elle est sujet, je vous invite à lire cet article.

Quelles peuvent être les raisons d’un retard de propreté ?

De nombreuses raisons expliquent qu’un chiot ou un chien adulte ne soit pas propre. Elles dépendent de sa personnalité ou de sa santé par exemple. Voici quelques pistes (non-exhaustives) à explorer si vous rencontrez des problèmes d’apprentissage de la propreté.

L’inattention : la sortie est un bon moment pour votre chiot, il a envie de jouer, de courir, et il en oublie parfois de faire pipi ! Ce n’est alors que dans un retour au calme, à l’intérieur, qu’il prendra le temps de faire ses besoins. Pour éviter cela, quand vous sortez, attendez que votre chiot fasse pipi avant de jouer avec lui : le jeu doit être la récompense. Il comprendra ainsi que s’il veut jouer avec vous, il faut d’abord faire pipi. Si votre inaction ne dérange pas votre chiot qui s’amuse très bien tout seul, vous pouvez le garder en laisse. N’oubliez pas de lui répéter le mot-clé « fais pipi », et dès qu’il s’exécute, vous le détachez (ou vous mettez la longe) et vous jouez de tout votre cœur avec lui ! Surtout, ne le rentrez pas dès qu’il a fait pipi (sauf s’il en a envie), car votre chiot risquerait de retarder ce moment pour rester dehors.

La crainte de l’environnement : votre chiot ne fait pas pipi dehors et il se soulage à peine rentré ? S’il est peureux, il y a de fortes chances pour que cela soit dû à cela. Lorsque l’on fait ses besoins, nous sommes un instant dans une situation de vulnérabilité. Vous ne verrez jamais la victime d’une course-poursuite faire une pause pipi ! Votre chiot choisit naturellement un lieu où il se sent en confiance. Pour résoudre ce problème, il faut travailler sur la cause : les craintes de votre chiot face à l’environnement. En attendant, essayez de trouver un coin isolé où vous pouvez le mettre facilement à l’aise en jouant. L’utilisation d’une alèse peut aussi vous permettre de lui apprendre la propreté à l’intérieur en attendant que les causes soient réglées.

La demande d’attention : puisque faire pipi provoque une réaction de leur famille, certains chiots peuvent se soulager sous vos yeux pour attirer l’attention. Ça peut être un moyen pour demander à sortir par exemple. Si c’est le cas, votre chiot ne se cache pas pour se soulager et vous regarde pour attendre votre réaction. Si vous pensez que c’est le cas, il suffit d’ignorer votre chiot lorsqu’il fait cette bêtise, de nettoyer en son absence, et bien sûr de se demander pourquoi il en est arrivé là ! Il a peut-être besoin de plus d’interactions avec vous, ou au contraire d’apprendre à se détacher de vous.

Le marquage : au moment de la puberté, les chiens commencent à avoir un comportement de marquage. L’urine contient de nombreuses informations sur l’identité et l’état de l’individu qui l’émet. Les raisons exactes du marquage sont mal connues, mais il semblerait que les chiens l’émettent pour les autres, mais surtout pour eux-mêmes. Le marquage se reconnait car il ne contient que quelques gouttes. Ce comportement peut apparaître après des années de propreté parfaite. Si votre chien marque dans votre maison, il faut demander l’aide d’un professionnel pour identifier la cause de ce comportement et la résoudre. La stérilisation ne résout pas toujours ce problème.

Les problèmes médicaux : si votre chien était propre et se met soudain à faire ses besoins dans la maison, votre première préoccupation doit être sa santé. Des problèmes d’incontinences ou d’infection urinaire peuvent en être la cause. Vous devez donc commencer par voir un vétérinaire.

Si les problèmes de propreté de votre chien persistent, faites appel à un professionnel pour en identifier la raison et mettre en place la solution.

Vous l’avez compris, la propreté n’est pas toujours un long fleuve tranquille ! Heureusement, dans la majorité des cas, le bon sens et la patience suffisent. Et maintenant, à vos lavettes !

Pour plus d’informations :

Le débat : la cage

Conseils d’éducation : éviter les conflits entre chiens attachés

Vous l’avez peut-être remarqué, de nombreux chiens ont des comportements différents selon s’il se trouve en laisse ou détaché. Parfois, un chien en laisse peut avoir des comportements conflictuels envers ses congénères, alors que tout se passe bien quand il est en liberté. Que vous soyez propriétaire d’un chien concerné ou non, voici quelques conseils pour minimiser les risques lors des promenades.

Lorsque que votre chien est en laisse, il faut éviter qu’il “dise bonjour aux copains”. Il est totalement déconseillé de mettre nez à nez deux chiens dont au moins l’un est attaché ! Cela accentue les risques d’agression pour 3 raisons :

  • La tension de la laisse se transmet au chien : plus la laisse est tendue, plus le chien est tendu.
  • La proximité du chien à son maître peut le rendre plus sûr de lui.
  • Le chien n’est pas libre de ses mouvements donc la communication est entravée et il peut se sentir plus vulnérable.

Est-ce que cela veut dire que nos chiens ne peuvent jamais se dire bonjour ? Non heureusement, mais il faut faire les choses biens. Typiquement, les étapes clés d’une bonne rencontre sont :

  • Demandez à la personne en face si son chien tolère les rencontres et s’il elle accepte que votre chien s’approche. Et oui, n’hésitez pas à parler avec les gens qui vous entoure, c’est plus poli et cela évite les mauvaises surprises.
  • Si elle refuse, attachez votre chien (s’il ne l’était pas) et faites le tour.
  • Si elle accepte, laissez les chiens se rencontrer de préférence détachés ou en laisse la plus longue et détendue possible. 
  • Observez bien le comportement des deux chiens : sont-ils à l’aise ? Au moment même de la rencontre les chiens peuvent être tendus, mais si l’un des chiens ne se détend pas, coupez l’interaction en appelant votre chien ou en le rattachant et passez votre chemin. Le tout doit se faire dans le plus grand calme et surtout sans courir. N’oubliez jamais que nos chiens s’appuient sur nos propres réactions : si vous-même êtes tendu et excité, votre chien le sera aussi !

Pour qu’une rencontre soit positive, les deux chiens doivent en avoir envie ! Et pour en être sûr, il faut discuter avec les personnes en face et observer les chiens. Ne forcez jamais votre chien s’il n’en a pas envie, car il perdrait confiance en vous et chercherez des moyens de se défaire de ce malaise tout seul, et ça ne termine pas toujours bien… Bien entendu, chaque chien est unique et il se peut que tout se passe pour le mieux même sans respecter ça. Néanmoins, si vous connaissez votre chien, vous ne connaissez pas forcément celui d’en face.

Outre ce petit protocole, votre placement et vos mouvements ont une importance capitale. Cela vaut pour les rencontres entre chiens attachés mais aussi entre chiens détachés.

Lorsque votre chien en rencontre un autre, avancez devant lui et mettez vous à distance de l’autre propriétaire. Cela permet de créer pour votre chien une “porte de sortie”. En effet, si vous restez derrière votre chien et qu’il a envie de mettre fin à l’interaction, il n’aura pas le réflexe de revenir vers vous car cela signifie se retourner et revenir en arrière. De même, si vous vous placez proche de l’autre propriétaire, les deux chiens en se quittant se retrouvent avec leurs humains au même endroit, et l’interaction reprend. Ainsi, pour permettre à votre chien de mettre fin à la rencontre en revenant vers vous s’il le souhaite, dépassez l’autre humain, prenez de la distance et éloignez vous de l’autre propriétaire.

Avec ces quelques conseils, vous êtes à présent capable d’agir de façon à ne pas aggraver les tensions entre chiens lors des rencontres, et de respecter les besoins de votre chien et des autres.

Conseils d’éducation : éviter les bêtises

Ah les bêtises… Et oui, nous le savons tous, personne n’élève un bébé chien sans finir avec un coup de croc sur les chaises, une griffe sur le canapé, un rouleau d’essuie-tout déchiqueté ou une plante déterrée. Bien les gérer est donc un incontournable pour bien vivre avec son chiot : comment faire pour qu’il ne fasse pas de bêtises ?

Je tiens d’abord à vous rassurer sur plusieurs points :

Oui absolument tous les chiots font des bêtises ! Tout simplement car un chiot est un bébé, il ne sait pas ce qu’il a le droit de faire ou pas, et comme pour un bébé humain, il découvre le monde en le touchant et en essayant, avec sa gueule puisqu’il n’a pas de mains. Si ce n’est pas toujours agréable pour nous, c’est un réel besoin pour lui !

Oui cette phase exploratoire se calme en grandissant ! En général, elle connait déjà une grande diminution vers l’âge de 6 mois. Cependant, cela ne signifie pas que votre chiot va tout détruire jusqu’à cet âge-là, mais il est nécessaire de bien connaitre ses besoins pour l’orienter dans ses découvertes et lui apprendre les limites, c’est ce que nous allons voir maintenant.

Pour éviter les bêtises, vous avez deux missions essentielles.

La première consiste tout simplement à faire en sorte que votre chiot ne puisse pas en faire. Vous ne voulez pas qu’il gratte les plantes ? Mettez les plantes en hauteur ! Vous ne voulez pas qu’il mange les chaussures ? Rangez les dans un placard fermé !

Est-ce vraiment si simple que ça ? Oui ! Comme nous l’avons dit, votre chiot a besoin de manipuler pour découvrir le monde. A ce moment de sa vie, il aura envie de tout prendre en gueule et de tout grignoter. Mais dès lors qu’il mange une chaussure pour la première fois, pour peu qu’il ait aimé, il crée dans son esprit la possibilité de recommencer. Si votre chiot n’a jamais l’occasion de manger une chaussure parce qu’elles sont rangées, il ne créera pas cette possibilité dans son esprit, et une fois sa phase exploratoire passée, il n’aura même pas l’idée de manger une chaussure.

L’arrivée de votre chiot doit être l’occasion pour vous de ranger votre maison comme jamais ! Si votre chiot ouvre les placards, investissez dans des loquets de sécurité pour bébé, s’il grignote les meubles, mettez quelques coups de vernis amer pour lui couper l’envie. Bref, soyez plus malin que lui !

Votre deuxième mission, tout aussi importante, est d’offrir à votre chien la possibilité d’explorer. En effet, il ne s’agit pas de placer votre chiot dans une chambre d’isolement sans aucun objets ! L’exploration est, je le rappelle encore, un besoin physiologique. Priver votre chiot de ce besoin reviendrait à perturber son développement et serait le point de départ de nombreux problèmes dans le futur.

Il est donc essentiel de proposer à votre chiot des objets qu’il peut découvrir en mâchouillant. C’est à ça aussi que servent les jouets, alors ne les choisissez pas par hasard ! Choisissez d’abord des jouets qu’il peut prendre en gueule : vous pouvez anticiper sa taille adulte et prendre de gros jouet, mais il a aussi besoin de petit jouets qu’il peut facilement manipuler tant qu’il est petit. Choisissez des jouets qui lui procurent des sensations différentes : des jouets durs, mous, en caoutchouc, en bois, en tissu, faisant un bruit de papier ou un couinement. Et ne lui interdisez pas de détruire ses jouets : si votre chien aime déchirer du tissu, il est préférable qu’il le fasse sur ses peluches plutôt que sur le canapé.

Je vous conseille de ne pas lui laisser ses jouets en libre-service, mais de lui sortir 2-3 jouets à la fois pour éviter la lassitude. Évidemment, n’hésitez pas à lui acheter un nouveau jouet de temps en temps, les chiens ont tout comme nous une préférence pour la nouveauté !

Maintenant que vos missions vous sont confiées, il vous reste encore certainement une question : que faire si j’ai oublié de ranger mes chaussures et que je surprends mon chiot en train de la manger ?

Difficile de s’y retrouver quand certain mettent le chien dehors, d’autres disent « non » plus ou moins fermement et les derniers ne disent même pas un mot. A aucun moment je ne vous encouragerai à avoir le moindre geste violent envers votre chien. Pour les chiots de moins de 4-5 mois, il faut garder à l’esprit qu’il ne sait pas qu’il brave un interdit. En combinant les 4 points ci-dessous, vous verrez que vous n’avez même pas besoin d’hausser le ton.

La première chose à savoir : ne rentrez pas dans son jeu. Si votre chiot pique le papier toilette pour avoir de l’attention, n’importe laquelle de vos réactions sera satisfaisante pour lui. Pire, s’il se met à courir et que vous lui courrez après, vous jouez avec lui ! La meilleure façon de réagir à ce moment est donc de l’ignorer.

Dans un second temps, l’essentiel, c’est d’anticiper en lui apprenant le troc. Lui reprendre l’objet de sa bêtise de force, c’est rentrer en compétition avec votre chiot. Vous risquez de ne jamais pouvoir le récupérer la prochaine fois car il se sauvera ou se cachera. Pire encore, vous risquez de favoriser le développement d’une protection de ressource. Pour évitez cela, apprenez lui le troc dès son arrivée chez vous.

Attention à ne pas demander toujours le troc juste après le vol, votre chien pourrait se mettre à prendre n’importe quel objet pour déclencher un troc ! Pour éviter cela, faites le troc après avoir ignorer votre chien pendant 1 minute ou en l’appelant dans une autre pièce.

Ensuite, il vous faut comprendre son besoin : si votre chien a déchiqueté un livre, creuser dans les plantes, mâchouiller un meuble, c’est parce qu’il en avait envie. Comprendre ce qui a motivé votre chien à le faire vous permettra de lui proposer une activité similaire mais convenable pour vous.

Enfin, anticiper pour la prochaine fois ! Une fois la bêtise faite, elle devient une possibilité pour votre chien, et si ça lui a plu, il recommencera certainement, peu importe quelle a été votre réaction. Il est donc essentiel que cela soit impossible ! S’il a gratté les plantes, installez un petit grillage ; s’il a piqué les chaussettes dans le tiroir, mettez un loquet pour bébé, etc. Ces solutions sont temporaires, le temps que votre chiot grandisse.

Pour résumer, n’oubliez pas que votre chiot est un bébé en apprentissage et qu’il a besoin de vous pour le guider. Restez cohérent dans votre éducation, et avec de la patience et de la bienveillance, vous rirez bientôt de toutes ces aventures que vous avez vécues !

Conseils d’éducation : le rappel

S’il y a bien une qualité que l’on attend de son chien, c’est le rappel.

Le rappel, c’est quoi ? Votre chien maitrise parfaitement le rappel si, lorsque vous lui demander de revenir, il revient immédiatement, peu importe ce qu’il était en train de faire.

Le rappel parfait est-il indispensable ? Avoir un bon rappel, c’est la garantie de pouvoir lâcher son chien tout en garantissant sa sécurité et celle des autres. Son apprentissage n’est pas obligatoire mais elle rend la vie plus confortable. Il est indispensable de connaitre les limites du rappel de son chien pour pouvoir s’y adapter.

A partir de quand peut-on apprendre le rappel à son chien ? L’apprentissage du rappel doit commencer dès l’arrivée du chiot ! Bien sûr, on n’exigera pas de son chiot qu’il revienne immédiatement dès la première fois. Comme tous les apprentissages, il faut y aller progressivement, et toujours encourager son chien lorsqu’il fait des progrès, même si ce n’est pas encore parfait.

La première chose à faire avec un chiot est de le laisser au maximum en liberté ! Il vous suivra souvent de lui-même, car vous êtes son seul repère dans ces environnements nouveaux. Plus ce suivi naturel sera renforcé dès le plus jeune âge, plus les apprentissages seront rapides. Si vous promenez dans des lieux non sécurisés, utilisez une longe.

Est-ce que tous les chiens peuvent apprendre le rappel ? En théorie oui, avec plus ou moins de patience et de stratagèmes. Chaque chien a ses propres intérêts et ses propres prédispositions au rappel. Par exemple, un chien de chasse qui trouve une piste ne s’en détournera pas pour vos beaux yeux. De même, les chiens très explorateurs comme les Huskies ou les Shiba inu ont souvent un rappel plus long à travailler (bien sûr, ce sont des tendances, chaque chien est unique). Certains choisissent de garder leur chien en longe toute sa vie pour éviter de s’épuiser au travail et profiter pleinement des balades, c’est le choix de chacun.

Comment travailler le rappel ?

Avant de commencer la pratique, un peu de théorie :

Pour qu’un chien apprenne efficacement un nouvel ordre, il faut « l’obliger » à réussir. Évidemment, ça ne veut pas dire que l’on tire son chien par la peau du cou pour l’obliger à rentrer ! Pour obliger votre chien à réussir, il faut se creuser la tête : dans quelles conditions je suis sûr que mon chien va réussir ? Une fois ces conditions identifiées, vous les mettez en œuvre et lorsque votre chien réussit, vous le récompensez.

Il suffit donc de commencer par un exercice simple puis de compliquer petit à petit. Mais qu’est-ce qui est simple pour un chien ? Je vais vous aider un peu : il existe la règle des 3D.

La règle des 3D dit simplement que l’exercice est d’autant plus difficile lorsque l’on augmente la Distance, la Durée et la Distraction. Ainsi, il sera plus facile pour votre chien de vous écouter lorsque vous êtes dans le salon à 2 mètres de lui, que dehors à 10m alors qu’il joue avec d’autres chiens.

Il faut donc partir du niveau 0 pour petit à petit passer au niveau 1, puis 2 etc. Chaque fois que votre chien échoue un niveau, repassez à celui du dessous, même si ce niveau était normalement maitrisé. L’important est de rester dans une dynamique de réussite ! A votre avis, votre chien sera plus motivé s’il réussit 10 fois un exercice facile ou s’il échoue 1 fois sur 2 un exercice difficile ?

Passons maintenant à la pratique !

D’abord, il faut choisir un mot clé. Le prénom de votre chien n’est pas un ordre ! Ici prenons l’exemple de Saga, mon chien, qui apprend « au pied ».

En suivant la règle des 3D, vous commencerez par apprendre le mot clé à l’intérieur ou dans votre jardin, alors que votre chien est assez calme. Vous lui dites « au pied », et s’il revient, vous récompensez. S’il ne revient pas, on ne s’énerve pas, et on ne le dispute pas ! On repasse au niveau inférieur.  

En ce qui concerne le rappel, le D le plus important est la Distraction ! Lorsque vous rappelez votre chien, il était en train de faire quelque chose, parfois quelque chose de très très intéressant pour lui (renifler une odeur, dire bonjour à un inconnu ou rencontrer un copain). Ces activités sont des distractions, vous devez donc introduire progressivement des distractions de plus en plus intenses pour votre chien pour atteindre le rappel parfait.

Ce qu’il ne faut pas faire :

Ne vous énervez pas, si votre chien ne revient pas, c’est qu’il n’en a pas envie, donc si vous criez et êtes menaçant, il en aura encore moins envie… Pour la même raison, ne punissez jamais votre chien qui est revenu, même s’il a mis trop de temps !

Ne courez pas après votre chien, car souvent cela devient un jeu pour lui, et vous jouez avec lui.

Mais surtout, ne le noyez pas de “au pied” ! Plus une demande est répétée, plus elle devient banale, moins elle est écoutée… Idéalement, n’appelez votre chien que lorsque c’est vraiment nécessaire et que vous savez qu’il va revenir.

En attendant que le rappel soit parfait, je fais comment ?

Gardez votre chien en longe si vous êtes dans un lieu non sécurisé ou fréquenté.

Si votre chien ne connait pas encore le mot-clé du rappel, rien ne sert de l’utiliser : votre chien sera mis en échec et l’apprentissage sera moins efficace. Rappelez-le en l’attirant avec ce qui lui plait, cela peut-être : du mouvement (prenez une voix gaga et courrez dans le sens opposé à votre chien en tapant dans les mains), un jouet (agitez-le lorsque votre chien vous regarde), un bruit (le pouic-pouic d’un jouet par exemple), de la nourriture (agitez le sachet de friandise), etc.

SOS, on n’y arrive pas !

Pas d’inquiétudes, ça arrive ! Ce n’est pas un apprentissage facile, il y a beaucoup d’erreurs possibles, et parfois des cas particuliers demandent des techniques différentes.

En cas de difficulté, faites-vous accompagner par un cynologiste qui vous enseignera le rappel en s’adaptant parfaitement à vos attentes et à votre chien.

Pour plus d’informations :

Conseils d’éducation : utiliser une longe

Conseils d’éducation : stimuler son chien, trouver le bon équilibre

Lorsque l’on adopte un chiot, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il dorme toute la journée. Tous les chiens ont besoin d’être actifs, à des intensités différentes selon leur âge, leur race mais aussi leur personnalité. Mais il ne suffit pas de le faire courir avec des copains ! Il existe plusieurs types d’activités, plus vous les diversifier, plus les besoins de votre chien ont de chance d’être comblés, pour peu qu’il en ait envie. Mais attention à trouver le bon équilibre !

Voici quelques exemples d’activités que votre chien peut faire :

  • L’activité physique est la plus évidente, c’est le fait de bouger, que ça soit en marchant, en courant ou en sautant.
  • L’activité intellectuelle, qui correspond à la réflexion, par l’apprentissage de nouveaux tricks ou en cherchant de la nourriture dans un puzzle par exemple.
  • L’activité sociale, en rencontrant des congénères, connus et inconnus.
  • L’activité de flair, par la recherche d’odeurs ou l’exploration de lieux inconnus.
  • L’activité vocale, de nombreux chiens aiment aboyer, et trouve des occasions de le faire (plus ou moins convenables pour nous).
  • L’activité masticatoire, en mangeant et en grignotant des friandises.
  • L’activité de chasse (avec ou sans nous)
  • etc.

Chaque chien, à chaque moment de sa vie, a des besoins différents. On peut tout de même en avoir une idée globale en fonction de la race et de l’âge. Votre chien n’a donc pas forcément besoin de toutes les activités, ni en proportions égales. L’activité intellectuelle est bien plus épuisante que l’activité physique par exemple ! L’idéal, c’est d’apprendre à connaitre les besoins de votre chien pour adapter ce que vous lui proposez. Peut-être qu’il n’aime pas chercher des odeurs, mais que lui permettre d’aboyer en promenade le rendra infiniment heureux ! Peut-être que 30 minutes de promenade lui suffisent, mais qu’il ne faut pas oublier sa friandise à mastiquer chaque jour !

Diversifier les activités de votre chien en fonction de ses besoins permet de le voir s’épanouir, mais aussi de réduire certaines activités qui vous dérangent. Votre chien a une jauge d’énergie, donc si par exemple vous l’épuisez par une promenade active et une séance de tricks, il y a de grandes chances qu’il n’est plus l’énergie d’aboyer à tue-tête ! Compensez le manque d’une activité par une autre, en gardant en tête que les proportions ne sont pas les mêmes, et que certaines ne peuvent pas être réduite à 0 si votre chien en a vraiment besoin.

Ensuite, il est très important d’éviter les extrêmes, autant dans un sens que dans l’autre !

Les méfaits de la sous-stimulation sont connus : compensation sous forme de destruction, aboiement, fugue, ou même agressivité. Il est important de noter que la présence d’un jardin ne dispense pas des promenades quotidiennes. Le jardin n’est pas un lieu à explorer pour votre chien, car les odeurs s’y trouvant ne changent que très peu.

Pour stimuler votre chien en dehors de la promenade, vous pouvez par exemple utiliser le principe de “l’enrichissement du milieu” : cela consiste à cacher de la nourriture dans une pièce ou un jardin par exemple. Vous pouvez aussi utiliser les tapis de fouille ou les plateaux de jeux. N’hésitez pas à supprimer la gamelle ! Son repas entier peut être distribué sous forme de jeu, c’est beaucoup plus épanouissant.

Cependant, nous nous devons aussi d’être vigilants à l’extrême inverse : la sur-stimulation.

Un chien, surtout chiot ne doit pas être stimulé toute la journée, il a besoin de faire des pauses. Adulte, un chien dort en moyenne 12 à 15h par jour, et cela peut monter jusqu’à 20h par jour pour les chiots ! Il est nécessaire que tous les membres de la famille apprennent à respecter le sommeil du chien. Pour cela, votre chien doit disposer d’un lieu rien qu’à lui dans lequel il n’est jamais dérangé.

Mais le chien a aussi besoin d’apprendre à se calmer. C’est comme un enfant qui affirme qu’il n’a pas envie de dormir tout en baillant ! C’est le rôle de sa famille de lui apprendre à être calme à certains moments. Si cela semble si difficile, c’est parce que les hormones produites par le chien lors d’une activité donnent envie de continuer cette même activité. Bref, l’activité appelle l’activité ! Pour cette raison, balader son chiot 5h par jour parce qu’il est trop énervé n’est souvent pas la solution. Pour aider votre chien à revenir au calme, vous pouvez lui donner une friandise à mastiquer ou lui faire chercher quelques croquettes : ces activités apaisent le chien et la pression redescendra plus facilement.

Enfin, il est essentiel que l’activité proposée au chiot corresponde à l’activité qu’il aura une fois adulte. Si vous savez qu’une fois grand il ne pourra être promené qu’une heure par jour, alors ne lui donnez pas bébé l’habitude d’être promené 3h par jour. Il faut trouver le juste milieu, et veiller à ce que le chien ne soit pas contraint d’arrêter brutalement son activité à un moment donné, sauf si elle peut être remplacée par autre chose.

Pour résumer, proposez à votre chien et à votre chiot des activités diversifiées, de façon régulière mais pas excessive, en veillant à respecter sa personnalité. Tout est une question d’équilibre !

Pour plus d’informations :

Enrichir son quotidien

Conseils d’éducation : la socialisation aux congénères

Avant toute chose, mettons-nous d’accord sur le terme. On parle bien de socialisation et non pas de sociabilisation. La différence vient de la racine de chaque mot. SOCIALisation vient du terme SOCIAL, qui signifie vivre en société. SOCIABILisation vient du terme SOCIABLE qui signifie apprécier la compagnie des autres.

La socialisation, c’est donc l’apprentissage pour votre chiot de la vie avec ses congénères. Et la base de la vie en société, c’est la communication ! Votre chiot a donc besoin à la fois d’apprendre à comprendre ses congénères, mais aussi à s’exprimer pour se faire comprendre.

Cet apprentissage est essentiel, car il permettra à votre chien d’être serein dans ses interactions avec d’autres chiens. Un chien mal socialisé peut devenir peureux, anxieux, être agressé ou agresser lui-même, ou avoir une mauvaise gestion de son niveau d’énergie.

La socialisation commence dès la 3ème semaine de vie du chiot, c’est le moment où il commence à s’éloigner de sa mère pour explorer le monde. Jusqu’à son adoption, c’est le travail de l’éleveur de s’assurer que le chiot soit socialisé le mieux possible. L’apprentissage des codes canins se fait principalement avec sa mère, qui doit donc être bien codée et équilibrée.

Une fois le chiot arrivé dans son nouveau foyer, sa période de socialisation continue principalement jusqu’à ses 4 mois. Il est donc indispensable que sa famille prenne à cœur cette période de sa vie dès le départ. Une idée courante dit qu’un chiot ne doit pas sortir avant l’âge de 3 mois pour éviter les maladies. C’est une idée reçue dangereuse pour le développement des chiots.

Pour socialiser son chiot, rien de bien compliqué en théorie : il doit rencontrer des chiens de tout âge, toute race, tout caractère, bref, les plus diversifiés possibles. Cependant, contrairement à ce qu’on peut penser, il ne doit pas en rencontrer un maximum, la qualité des rencontres doit primer sur la quantité ! Au début, organisez des rencontres avec des chiens que vous choisissez, afin qu’il soit compatible avec le caractère de votre chiot. Si votre chiot est vite apeuré, choisissez des chiens calmes et qui sauront respecter ses signaux de détresse. Si votre chiot est très énergique et a tendance à ne pas écouter, choisissez des chiens qui pourront l’ignorer, pour lui apprendre à se balader sans jouer. Dès que votre chiot commence à acquérir de bons codes sociaux, élargissez les profils de chien qu’il rencontre.

Résistez à la tentation des parcs canins et des balades collectives avec plus de 3-4 chiens ! Ce n’est pas fondamentalement mauvais, mais c’est la façon dont on les gère qui est en fait contre-productive en termes de socialisation. Souvent, les humains se rassemblent, lâchent entre eux les chiens, et papotent en se réjouissant que leurs poilus jouent ensemble et s’épuisent pour le reste de la journée.

Mais qu’est-ce que votre chiot apprend ? Il apprend que voir des congénères c’est forcément jouer avec, souvent de façon anarchique, il apprend que s’il se fait harceler tant pis pour lui, il apprend que s’il ne veut pas respecter les demandes des autres ce n’est pas bien grave. Mais si les chiens entre eux peuvent jouer, interagir de façon saine c’est aussi marcher côte à côte, se suivre, renifler les mêmes odeurs, ou tout simplement s’ignorer, autant de choses que vos toutous n’apprennent pas à faire lorsqu’ils sont en groupe trop nombreux, et encore moins lorsque cela se passe de façon statique dans un parc.

La collectivité peut être efficace, mais quelques règles doivent être respectés :

  • Les groupes de plus de 4 chiens doivent être évités, ou alors gérés de façon à ce que tous les chiens ne soient pas tous ensemble en même temps. On évite les groupes uniquement composés de chiot, sauf occasionnellement.
  • Le groupe doit toujours être en mouvement, les chiens communiquent dans le mouvement, être statique n’est pas naturel pour eux et peut nuire à une bonne communication.
  • Chaque humain est responsable de son chien, doit le surveiller et intervenir en cas de besoin. Si un chien est en détresse, il doit être aidé ; si un chien en harcèle un autre, il doit être rattaché le temps de se calmer.

Il est vrai que les chiens apprennent beaucoup les uns avec les autres, mais pas que du positif. La rumeur qui dit qu’il faut laisser les chiens se faire « recadrer » par leurs congénères est à prendre avec des pincettes. D’abord, entendons-nous sur ce que signifie un « recadrement ». Si un chien est insistant avec un congénère, ce dernier peut donner un ou plusieurs signaux signifiant qu’il souhaite l’arrêt de l’interaction. En théorie, chaque signal non respecté donne lieu à un signal plus intense. Dans l’ordre, on peut observer : l’évitement, le détournement de la tête, l’immobilisation, le retroussement des babines, le grognement, le claquement de dent, la morsure.

Un chien parfaitement codé s’arrête dès les premiers signaux, et il n’y a donc jamais de morsure. Mais voilà, c’est de la théorie. Certains chiens ne s’arrêtent pas, et certains chiens sautent des étapes dans cette liste de signaux, ce qui peut donner lieu à des conflits plus ou moins dangereux, et surtout traumatisant pour l’un comme pour l’autre ! Le chien qui s’est fait « recadré » peut très mal vivre l’expérience si le chien « recadrant » n’a pas été cohérent dans ses signaux, et inversement le chien « recadrant » peut être de moins en moins tolérant à force d’être poussé dans ses retranchements.

La socialisation d’un chiot est donc, en pratique, un sujet sensible ! Je ne peux que vous recommander de participer aux maternelles pour chiots et balades collectives encadrés par un cynologiste, afin d’accompagner au mieux votre chiot dans cette période cruciale de sa vie.

Enfin, précisons qu’il existe chez les chiens des introvertis et des extravertis. En grandissant, si pour certains chiens, la vie sociale est un réel besoin, pour d’autres, il peut s’agir d’une corvée si elle est trop intense. Pour faire clair, tous les chiens n’apprécient pas se faire de nouveaux « copains » ! Apprenez à connaitre votre chien pour lui ajuster sa vie sociale à ses besoins, afin que les rencontres avec ses congénères soient en juste quantité, pour rester épanouissantes.

Pour plus d’informations :

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