La cage, connue aussi sous la forme du parc à chien, permet d’enfermer le chien dans un espace limité et contrôlé. Elle fait l’objet de nombreux débats en ce qui concerne l’éducation du chien. Faisons le point.
Pour commencer, voyons la méthode pour apprendre la cage à son chien : il faut créer une association positive en faisant vivre au chien des bons moments dans sa cage. Voici les grandes lignes :
Ce qu’il faut faire :
– Lui donner à manger dans sa cage
– Lui donner des friandises au moment de l’y mettre
– Lui laisser des jouets
– Le récompenser lorsqu’il va dans sa cage de lui-même
– Lui apprendre petit à petit à y rester porte fermée
Ce qu’il ne faut pas faire :
– Ne pas utiliser la cage comme lieu de punition
– Ne pas déranger le chien lorsqu’il est dans sa cage (lorsqu’il mange ou qu’il dort)
– Ne pas le forcer à y rester s’il montre des signes de mal-être ou d’angoisse
Plutôt simple, n’est-ce pas ? Mais à quoi cela peut-il servir ? Voici ce qui se dit :
« La cage permet d’apprendre la propreté plus vite. » : selon certains, le chien n’aimerait pas faire ses besoins sur son lieu de couchage. Le fait de faire dormir le chiot dans sa cage lui permettrait donc d’apprendre à se retenir plus vite.
De mon point de vue, je connais suffisamment de chiots qui adorent faire pipi sur leur coussin pour considérer que ce n’est pas si évident. Si effectivement le chien ne fait pas ses besoins sur son lieu de couchage, encore faut-il qu’il considère la cage comme tel ! En plus, les cages sont souvent prises assez grandes pour anticiper la taille du chien adulte, donc le chiot a largement la place pour faire ses besoins d’un côté et dormir de l’autre…
Mais surtout, même si c’était vrai, n’oubliez pas que le chiot est physiologiquement incapable de se retenir tout une nuit ! Si vous choisissez de le mettre en cage pour cette raison, assurez-vous de le sortir régulièrement y compris la nuit. Se retenir aussi longtemps est une source de grand inconfort pour le chiot, ce qui l’empêche de dormir profondément.
« La cage évite la destruction la nuit et pendant les absences. » : un chien enfermé dans une cage ne peut évidemment pas manger les pieds du canapé, élémentaire mon cher Watson… Est-ce une raison de l’utiliser pour autant ? Si vous avez lu mon article sur les bêtises, vous savez que le meilleur moyen d’apprendre à un chiot à ne pas faire de bêtises, c’est qu’il n’ait jamais la possibilité d’en faire. En cela, la cage est effectivement un moyen sûr d’empêcher tout débordement lorsque vous n’êtes pas disponible pour le surveiller. Mais la frontière entre élément d’éducation et solution de facilité est fine.
« La cage est un lieu sécurisant pour le chien. » : Ça dépend des chiens, et de la manière dont on l’utilise. Si la cage est synonyme de tranquillité pour le chien, c’est-à-dire que personne ne vient le déranger quand il s’y trouve, alors certains vont grandement apprécier ce petit coin au calme. Mais ils vont vite se sentir exclus s’ils sont contraints d’y rester. Le mieux, c’est de laisser le choix à votre chien en ne fermant jamais la porte (ou exceptionnellement). Il y a alors de grandes chances pour qu’il y aille de son plein gré dès qu’il ressentira le besoin de s’isoler.
« Le chien peut apprendre à aimer la cage. » : beaucoup disent qu’il suffit de créer chez le chien une association positive, en donnant sa nourriture dans sa cage et en y laissant des jouets. Cela suffit-il vraiment à ce que votre chien saute de joie quand vous l’y enfermez ?
Mettez-vous à sa place : je place votre lit dans une chambre sous l’escalier (à la Harry Potter, on parle d’une cage d’1m2 pas d’un palace). Vous pouvez tout de même y vivre de bons moments, et aimer cette pièce où vous trouvez votre refuge. Et puis un jour, je ferme la porte et je reviens 6h plus tard. Je précise que vous n’avez que 2 peluches, mais ni téléphone ni livres. Alors, pensez-vous qu’aimer votre chambre revient au même qu’aimer y être enfermé ?
Non, les jouets ne suffisent pas : l’activité principale du chien est la recherche d’odeur et l’exploration, alors quoi de plus fade qu’un même mètre carré pendant plusieurs heures ? Et les friandises ? Si tout de fois vous trouvez une friandise qui résiste à la mastication assez longtemps, imaginez-vous mâcher le même chewing-gum pendant trois heures et vous comprendrez.
Bien sûr, l’association positive existe et elle est indispensable, mais elle ne fera pas aimer à votre chien le fait d’être enfermé. C’est avant tout un moyen pour vous faire déculpabiliser, car, soyons honnête, la cage pour éduquer un chiot reste avant tout pratique pour l’humain, pas pour le chien.
Alors, je suis contre la cage ? Bien sûr que non !
La cage est parfois très utile. Elle est un moyen de mettre le chien et son entourage en sécurité lors d’un déplacement ou en cas de remue-ménage dans la maison (déménagement, travaux, fêtes). Elle peut être un moyen de séparer deux chiens lors du repas pour éviter les disputes. Et elle est parfois indispensable, en cas de convalescence après une grosse opération par exemple.
Pour ces raisons, si la cage n’est pas indispensable pour éduquer son chiot, son apprentissage est essentiel. Le but n’est pas que le chien aime être enfermé (ce qui je pense est presque impossible) mais au moins qu’il l’accepte. La cage peut devenir une normalité, surtout si elle est introduite tôt dans la vie du chien.
Si après tout cela vous décidez quand même d’utiliser la cage comme moyen d’éducation, êtes-vous d’affreux et cruels personnages ?
Si l’apprentissage de la cage est bien mené (comme expliqué au tout début), nous avons vu que votre chien n’aimera pas être enfermé, mais qu’il peut l’accepter. Après tout, est-ce que toute la vie du chien n’est pas une histoire d’acceptation ? Prenons l’accessoire le plus utilisé du monde canin : la laisse. Pensez-vous que le chien aime être attaché à 1m de vous ? Non, mais il fait avec. Et pourtant on ne met pas au bucher les utilisateurs de laisses !
Selon moi, la principale utilité d’enfermer son chiot dans la cage en cas d’absence est d’être sûr qu’il ne puisse pas apprendre à faire de bêtises. Pour que cela respecte quand même le bien-être de votre chien, il faut respecter 3 règles :
– La taille : prenez la cage la plus grande possible. Il faut au minimum que votre chien puisse s’y tenir debout et allongé de tout son long, et faire demi-tour sans aucune difficulté.
– Le temps : ne l’y enfermez pas trop longtemps. Lorsqu’il est chiot, ne dépassez pas sa capacité à se retenir de faire ses besoins. Chez le chien adulte, s’il reste sage en votre absence, laissez-lui la cage ouverte. L’enfermer dans la cage doit rester exceptionnel.
– Le divertissement : laissez à votre chien de quoi mastiquer longuement et quelques friandises dans un tapis de fouille par exemple. Vous pouvez aussi étaler du kiri sur les barreaux.
Pour conclure ce débat, le chien peut accepter la cage comme il accepte de rester seul ou en laisse. Mais lorsqu’on choisit de s’en servir, il faut savoir pourquoi on l’utilise, le faire correctement, et surtout ne pas en abuser.
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