Le débat : la cage

La cage, connue aussi sous la forme du parc à chien, permet d’enfermer le chien dans un espace limité et contrôlé. Elle fait l’objet de nombreux débats en ce qui concerne l’éducation du chien. Faisons le point.

Pour commencer, voyons la méthode pour apprendre la cage à son chien : il faut créer une association positive en faisant vivre au chien des bons moments dans sa cage. Voici les grandes lignes :

Ce qu’il faut faire :

– Lui donner à manger dans sa cage

– Lui donner des friandises au moment de l’y mettre

– Lui laisser des jouets

– Le récompenser lorsqu’il va dans sa cage de lui-même

– Lui apprendre petit à petit à y rester porte fermée

Ce qu’il ne faut pas faire :

– Ne pas utiliser la cage comme lieu de punition

– Ne pas déranger le chien lorsqu’il est dans sa cage (lorsqu’il mange ou qu’il dort)

– Ne pas le forcer à y rester s’il montre des signes de mal-être ou d’angoisse

Plutôt simple, n’est-ce pas ? Mais à quoi cela peut-il servir ? Voici ce qui se dit :

« La cage permet d’apprendre la propreté plus vite. » : selon certains, le chien n’aimerait pas faire ses besoins sur son lieu de couchage. Le fait de faire dormir le chiot dans sa cage lui permettrait donc d’apprendre à se retenir plus vite.

De mon point de vue, je connais suffisamment de chiots qui adorent faire pipi sur leur coussin pour considérer que ce n’est pas si évident. Si effectivement le chien ne fait pas ses besoins sur son lieu de couchage, encore faut-il qu’il considère la cage comme tel ! En plus, les cages sont souvent prises assez grandes pour anticiper la taille du chien adulte, donc le chiot a largement la place pour faire ses besoins d’un côté et dormir de l’autre…

Mais surtout, même si c’était vrai, n’oubliez pas que le chiot est physiologiquement incapable de se retenir tout une nuit ! Si vous choisissez de le mettre en cage pour cette raison, assurez-vous de le sortir régulièrement y compris la nuit. Se retenir aussi longtemps est une source de grand inconfort pour le chiot, ce qui l’empêche de dormir profondément.

« La cage évite la destruction la nuit et pendant les absences. » : un chien enfermé dans une cage ne peut évidemment pas manger les pieds du canapé, élémentaire mon cher Watson… Est-ce une raison de l’utiliser pour autant ? Si vous avez lu mon article sur les bêtises, vous savez que le meilleur moyen d’apprendre à un chiot à ne pas faire de bêtises, c’est qu’il n’ait jamais la possibilité d’en faire. En cela, la cage est effectivement un moyen sûr d’empêcher tout débordement lorsque vous n’êtes pas disponible pour le surveiller. Mais la frontière entre élément d’éducation et solution de facilité est fine.

« La cage est un lieu sécurisant pour le chien. » : Ça dépend des chiens, et de la manière dont on l’utilise. Si la cage est synonyme de tranquillité pour le chien, c’est-à-dire que personne ne vient le déranger quand il s’y trouve, alors certains vont grandement apprécier ce petit coin au calme. Mais ils vont vite se sentir exclus s’ils sont contraints d’y rester. Le mieux, c’est de laisser le choix à votre chien en ne fermant jamais la porte (ou exceptionnellement). Il y a alors de grandes chances pour qu’il y aille de son plein gré dès qu’il ressentira le besoin de s’isoler.

« Le chien peut apprendre à aimer la cage. » : beaucoup disent qu’il suffit de créer chez le chien une association positive, en donnant sa nourriture dans sa cage et en y laissant des jouets. Cela suffit-il vraiment à ce que votre chien saute de joie quand vous l’y enfermez ?

Mettez-vous à sa place : je place votre lit dans une chambre sous l’escalier (à la Harry Potter, on parle d’une cage d’1m2 pas d’un palace). Vous pouvez tout de même y vivre de bons moments, et aimer cette pièce où vous trouvez votre refuge. Et puis un jour, je ferme la porte et je reviens 6h plus tard. Je précise que vous n’avez que 2 peluches, mais ni téléphone ni livres. Alors, pensez-vous qu’aimer votre chambre revient au même qu’aimer y être enfermé ?

Non, les jouets ne suffisent pas : l’activité principale du chien est la recherche d’odeur et l’exploration, alors quoi de plus fade qu’un même mètre carré pendant plusieurs heures ? Et les friandises ? Si tout de fois vous trouvez une friandise qui résiste à la mastication assez longtemps, imaginez-vous mâcher le même chewing-gum pendant trois heures et vous comprendrez.

Bien sûr, l’association positive existe et elle est indispensable, mais elle ne fera pas aimer à votre chien le fait d’être enfermé. C’est avant tout un moyen pour vous faire déculpabiliser, car, soyons honnête, la cage pour éduquer un chiot reste avant tout pratique pour l’humain, pas pour le chien.

Alors, je suis contre la cage ? Bien sûr que non !

La cage est parfois très utile. Elle est un moyen de mettre le chien et son entourage en sécurité lors d’un déplacement ou en cas de remue-ménage dans la maison (déménagement, travaux, fêtes). Elle peut être un moyen de séparer deux chiens lors du repas pour éviter les disputes. Et elle est parfois indispensable, en cas de convalescence après une grosse opération par exemple.

Pour ces raisons, si la cage n’est pas indispensable pour éduquer son chiot, son apprentissage est essentiel. Le but n’est pas que le chien aime être enfermé (ce qui je pense est presque impossible) mais au moins qu’il l’accepte. La cage peut devenir une normalité, surtout si elle est introduite tôt dans la vie du chien.

Si après tout cela vous décidez quand même d’utiliser la cage comme moyen d’éducation, êtes-vous d’affreux et cruels personnages ?

Si l’apprentissage de la cage est bien mené (comme expliqué au tout début), nous avons vu que votre chien n’aimera pas être enfermé, mais qu’il peut l’accepter. Après tout, est-ce que toute la vie du chien n’est pas une histoire d’acceptation ? Prenons l’accessoire le plus utilisé du monde canin : la laisse. Pensez-vous que le chien aime être attaché à 1m de vous ? Non, mais il fait avec. Et pourtant on ne met pas au bucher les utilisateurs de laisses !

Selon moi, la principale utilité d’enfermer son chiot dans la cage en cas d’absence est d’être sûr qu’il ne puisse pas apprendre à faire de bêtises. Pour que cela respecte quand même le bien-être de votre chien, il faut respecter 3 règles :

– La taille : prenez la cage la plus grande possible. Il faut au minimum que votre chien puisse s’y tenir debout et allongé de tout son long, et faire demi-tour sans aucune difficulté.

– Le temps : ne l’y enfermez pas trop longtemps. Lorsqu’il est chiot, ne dépassez pas sa capacité à se retenir de faire ses besoins. Chez le chien adulte, s’il reste sage en votre absence, laissez-lui la cage ouverte. L’enfermer dans la cage doit rester exceptionnel.

– Le divertissement : laissez à votre chien de quoi mastiquer longuement et quelques friandises dans un tapis de fouille par exemple. Vous pouvez aussi étaler du kiri sur les barreaux.

Pour conclure ce débat, le chien peut accepter la cage comme il accepte de rester seul ou en laisse. Mais lorsqu’on choisit de s’en servir, il faut savoir pourquoi on l’utilise, le faire correctement, et surtout ne pas en abuser.

Pour plus d’informations :

Capsule d’éducation : éviter les bêtises

Capsule d’éducation : lui apprendre à rester seul

Conseils d’éducation : utiliser une longe

Globalement, on appelle « longe » une laisse de plus de 3m. C’est un indispensable pour permettre à son chien une vie épanouie !

A quoi sert-elle ?

La longe sert à promener son chien lorsque l’on ne veut pas le détacher complètement (pour garder un certain contrôle, par peur ou précaution par exemple). Elle permet au chien d’être assez libre lors de la balade, et donc de pouvoir explorer, sentir, et se promener comme il le souhaite.

Les avantages sont considérables : votre chien vit une balade épanouissante sans que vous ne soyez stressé parce qu’il est détaché. La longe est aussi très utile pour la sécurité : si votre chien n’a pas un rappel parfait, elle permet de réagir rapidement lorsque l’on rencontre un chien méchant, un danger ou une personne qui n’aime pas les chiens. Enfin, la longe est très utile pour travailler le rappel (voir l’article).

Comment l’utiliser ?

La longe doit fonctionner comme une laisse enrouleuse, sauf que l’enrouleur, c’est vous. La laisse enrouleuse n’est pas conseillée pour plusieurs raisons : elle est souvent fragile et le mécanisme peut se casser facilement ; elle induit une tension permanente sur le chien, ce qui l’habitue à tirer sur la laisse.

Pour faire simple : la partie de la longe inutile doit traîner par terre (oui elle devient sale, mais c’est comme ça qu’on fait.). Elle se tient à 2 mains, l’une est la prise, l’autre enroule. Si votre chien s’éloigne, laisser la glisser entre vos doigts (attention aux brûlures, n’hésitez pas à mettre des gants). Si votre chien s’approche, la main la plus éloignée du chien sur la longe (celle à l’arrière) tire sur la longe pour la raccourcir. C’est aussi simple que ça ! Si vous trouvez que votre longe est trop longue, enroulez l’arrière et faites un nœud, mais laissez le nœud trainer par terre pour une bonne utilisation.

Et puisque c’est toujours mieux en image, voici un petit dessin réalisé exprès pour vous ! Comment ça, c’est moche ?

Clicker training : la méthode du shaping

On vous a parlé de clicker et vous voulez en savoir plus ? Vous voulez vous initier ou vous améliorer en clicker training ? Vous voulez dépenser et stimuler votre chien en le faisant réfléchir ? Vous êtes au bon endroit !

Le clicker, c’est quoi ? Le clicker (ou cliqueur) est un petit outil constitué d’une lamelle de métal. Lorsque l’on appuie sur cette lamelle, l’outil produit un son « click », d’où le nom du clicker. Il s’achète facilement en magasin ou sur internet pour un prix moyen de 5€.

A quoi sert le clicker ? Le clicker sert à établir un signal de communication clair entre vous et votre chien : le son du clicker doit devenir une validation du comportement de votre chien. En gros, le son du clicker doit devenir équivalent à un « ce que tu viens juste de faire est exactement ce que je veux que tu fasses ».

Pourquoi utiliser un clicker ? Le clicker n’est pas indispensable dans l’éducation : les récompenses et votre voix, si bien utilisés, suffisent à bien communiquer avec votre chien. Cependant, le clicker a deux avantages : il est neutre (là où votre ton de voix trahira forcément vos émotions, positives ou négatives) et il est précis (là où le temps de sortir la friandise votre chien aura déjà fait plein d’autres choses).

Dans quelle(s) situation(s) utiliser un clicker ? Dans un premier temps, surtout aux débutants, je déconseille d’utiliser le clicker en éducation, car il peut vite devenir omniprésent et donc incompréhensible pour votre chien : si vous cliquez lorsqu’il ne saute pas, lorsqu’il revient et lorsqu’il se couche, votre chien ne va plus savoir pourquoi vous cliquez ! Pourtant, je ne vous présente pas le clicker pour rien ! Ici je vous parlerai de son aspect ludique : le clicker training peut être un véritable jeu pour votre chien ! Bien utilisé, il le fait réfléchir, c’est un exercice très épanouissant pour lui. Le clicker training peut être fait avec tous les chiens, peu importe la race et l’âge. 

Comment utiliser le clicker ? Votre chien ne sait pas a priori que le bruit du clicker est une validation, il va donc falloir lui apprendre, c’est ce qu’on appelle « charger » le chien. Pour cela rien de plus simple : on click et on donne une récompense, des dizaines de fois, jusqu’à ce que le chien soit chargé. Pour vérifier que votre chien est chargé, vous cliquez dans un moment où il ne fait pas attention à vous, et vous vérifiez s’il réagit au son en venant chercher sa récompense. Tant que ce n’est pas le cas, on continue. Chaque click doit absolument être suivi d’une récompense pour conserver sa valeur. Et oui, le clicker, ce n’est pas pour les radins ! Armez vous de récompenses faibles en calories et de toutes petites tailles (divisez les friandises en tout petits morceaux).

Et une fois que mon chien est chargé ? La fête peut commencer ! Ici je ne vous parlerai que de la méthode du shaping. Le shaping (de l’anglais « donner forme ») consiste à attendre que le chien propose un comportement, et à valider tout comportement se rapprochant de celui attendu jusqu’à atteindre celui final. Notez bien que l’ensemble de l’exercice se fait en silence ! Votre rôle ici n’est pas de guider le chien mais de valider ce qu’il propose de lui-même. Pour bien comprendre, regardez la vidéo de Saga !

Le débat : n’y a-t-il vraiment que des mauvais maîtres ?

« Il n’y a pas de mauvais chiens, il n’y a que de mauvais maîtres. »

Allons droit au but : cette phrase est fausse.

Bon, je vous vois venir, la moitié est vraie : il n’y a pas de « mauvais chiens ». Les chiens sont des êtres vivants, des individus à part entière. Comme tout être vivant, leur développement est influencé par une grande diversité de facteurs : sa famille évidemment, mais aussi sa génétique, sa personnalité, ses expériences avant et après l’adoption. Alors oui, il arrive qu’un chien ne corresponde pas aux critères du « bon chien », docile, obéissant et affectueux, mais ce n’est pas forcément la faute du maître, loin de là.

En parlant du « bon chien » : chaque chien est unique, avec son caractère et son histoire, alors rien ne sert de chercher à tout prix la « bonne recette ». Chacun aura ses propres attentes vis-à-vis de son chien. Si certains refusent que leur chien aboie, d’autres préfèrent qu’il monte la garde ; alors que la plupart cherchent à empêcher ses sauts sur les gens, certains aiment jouer au corps à corps avec lui ; quand quelques-uns aiment son côté indépendant, les autres ne s’imaginent pas sans leur « pot de glu » ! Rien ne sert de reprocher à votre voisin que son chien n’aime pas les chats si le voisin lui-même pousse son chien à les chasser.

En écoutant les gens parler de leurs chiens, on constate assez vite une forme d’ego mis en jeu. Les réussites de notre chien deviennent nos réussites, peut-être car l’on considère qu’elles sont dues à notre super éducation. Et pourtant, vous avez un gentil chien ? Vous y êtes sans doute pour quelque chose, mais vous avez surtout de la chance ! Car je vous assure que personne n’est capable d’éduquer ou de gérer tous les chiens du monde. Et s’il parait évident qu’un ancien maltraité de la SPA ne sera pas toujours un chien facile, il est aussi vrai que l’évolution d’un chiot équilibré adopté bébé ne dépend pas que de l’éducation dispensée par sa famille !

Mais en réalité, le pire dans cette phrase, c’est qu’elle est extrêmement culpabilisante. Imaginez-vous, un chien excité ou agressif au bout de la laisse, les regards lourds sur vous dans la rue. Vous rentrez chez vous, votre famille vous dit « tu es trop gentil avec lui », votre éducateur vous explique « c’est parce que vous êtes trop stressé », et au loin dans les murmures vous entendez sans arrêt « s’il faisait ci, s’il faisait ça ». Cette situation, de nombreuses personnes la subissent au quotidien, et si malheureusement certains devraient vraiment remettre en cause leur façon de se comporter avec leur chien, beaucoup font de leur mieux, et certains sont juste mal informés. Accuser toujours l’humain, c’est fermer les yeux sur des dizaines d’autres causes possibles. Et surtout, c’est faire un ennemi d’un potentiel allié.

Le meilleur moyen d’aider, ce n’est pas de reprocher, mais de soutenir. Alors s’il vous vient l’envie de dire « ton chien est trop excité », dites plutôt « Il est plein de vie ton chien, ça se passe bien avec lui ? » ; s’il vous vient l’envie de dire « il est méchant ton chien », dites plutôt « il n’a pas l’air à l’aise, ce n’est pas trop dur à gérer ? ». Vous remarquerez bien vite que cette approche est beaucoup plus efficace. La gentillesse et l’écoute délient la parole, et une discussion bienveillante permet souvent de mieux comprendre, pour mieux aider. Mais ne forcez jamais la parole, ni la vôtre (vous avez le droit de ne pas avoir envie de discuter) ni celle de l’autre (lui aussi !).

Pour conclure cette réflexion, rappelons-nous que les chiens sont des êtres incroyables, capables d’aimer sans compter, et surtout sans jamais juger. Alors soyons un peu comme eux : ne jugeons pas, soutenons-nous et profitons sans aucune attente de nos compagnons !

Conseils d’éducation : éviter les conflits entre chiens attachés

Vous l’avez peut-être remarqué, de nombreux chiens ont des comportements différents selon s’il se trouve en laisse ou détaché. Parfois, un chien en laisse peut avoir des comportements conflictuels envers ses congénères, alors que tout se passe bien quand il est en liberté. Que vous soyez propriétaire d’un chien concerné ou non, voici quelques conseils pour minimiser les risques lors des promenades.

Lorsque que votre chien est en laisse, il faut éviter qu’il “dise bonjour aux copains”. Il est totalement déconseillé de mettre nez à nez deux chiens dont au moins l’un est attaché ! Cela accentue les risques d’agression pour 3 raisons :

  • La tension de la laisse se transmet au chien : plus la laisse est tendue, plus le chien est tendu.
  • La proximité du chien à son maître peut le rendre plus sûr de lui.
  • Le chien n’est pas libre de ses mouvements donc la communication est entravée et il peut se sentir plus vulnérable.

Est-ce que cela veut dire que nos chiens ne peuvent jamais se dire bonjour ? Non heureusement, mais il faut faire les choses biens. Typiquement, les étapes clés d’une bonne rencontre sont :

  • Demandez à la personne en face si son chien tolère les rencontres et s’il elle accepte que votre chien s’approche. Et oui, n’hésitez pas à parler avec les gens qui vous entoure, c’est plus poli et cela évite les mauvaises surprises.
  • Si elle refuse, attachez votre chien (s’il ne l’était pas) et faites le tour.
  • Si elle accepte, laissez les chiens se rencontrer de préférence détachés ou en laisse la plus longue et détendue possible. 
  • Observez bien le comportement des deux chiens : sont-ils à l’aise ? Au moment même de la rencontre les chiens peuvent être tendus, mais si l’un des chiens ne se détend pas, coupez l’interaction en appelant votre chien ou en le rattachant et passez votre chemin. Le tout doit se faire dans le plus grand calme et surtout sans courir. N’oubliez jamais que nos chiens s’appuient sur nos propres réactions : si vous-même êtes tendu et excité, votre chien le sera aussi !

Pour qu’une rencontre soit positive, les deux chiens doivent en avoir envie ! Et pour en être sûr, il faut discuter avec les personnes en face et observer les chiens. Ne forcez jamais votre chien s’il n’en a pas envie, car il perdrait confiance en vous et chercherez des moyens de se défaire de ce malaise tout seul, et ça ne termine pas toujours bien… Bien entendu, chaque chien est unique et il se peut que tout se passe pour le mieux même sans respecter ça. Néanmoins, si vous connaissez votre chien, vous ne connaissez pas forcément celui d’en face.

Outre ce petit protocole, votre placement et vos mouvements ont une importance capitale. Cela vaut pour les rencontres entre chiens attachés mais aussi entre chiens détachés.

Lorsque votre chien en rencontre un autre, avancez devant lui et mettez vous à distance de l’autre propriétaire. Cela permet de créer pour votre chien une “porte de sortie”. En effet, si vous restez derrière votre chien et qu’il a envie de mettre fin à l’interaction, il n’aura pas le réflexe de revenir vers vous car cela signifie se retourner et revenir en arrière. De même, si vous vous placez proche de l’autre propriétaire, les deux chiens en se quittant se retrouvent avec leurs humains au même endroit, et l’interaction reprend. Ainsi, pour permettre à votre chien de mettre fin à la rencontre en revenant vers vous s’il le souhaite, dépassez l’autre humain, prenez de la distance et éloignez vous de l’autre propriétaire.

Avec ces quelques conseils, vous êtes à présent capable d’agir de façon à ne pas aggraver les tensions entre chiens lors des rencontres, et de respecter les besoins de votre chien et des autres.

Conseils d’éducation : éviter les bêtises

Ah les bêtises… Et oui, nous le savons tous, personne n’élève un bébé chien sans finir avec un coup de croc sur les chaises, une griffe sur le canapé, un rouleau d’essuie-tout déchiqueté ou une plante déterrée. Bien les gérer est donc un incontournable pour bien vivre avec son chiot : comment faire pour qu’il ne fasse pas de bêtises ?

Je tiens d’abord à vous rassurer sur plusieurs points :

Oui absolument tous les chiots font des bêtises ! Tout simplement car un chiot est un bébé, il ne sait pas ce qu’il a le droit de faire ou pas, et comme pour un bébé humain, il découvre le monde en le touchant et en essayant, avec sa gueule puisqu’il n’a pas de mains. Si ce n’est pas toujours agréable pour nous, c’est un réel besoin pour lui !

Oui cette phase exploratoire se calme en grandissant ! En général, elle connait déjà une grande diminution vers l’âge de 6 mois. Cependant, cela ne signifie pas que votre chiot va tout détruire jusqu’à cet âge-là, mais il est nécessaire de bien connaitre ses besoins pour l’orienter dans ses découvertes et lui apprendre les limites, c’est ce que nous allons voir maintenant.

Pour éviter les bêtises, vous avez deux missions essentielles.

La première consiste tout simplement à faire en sorte que votre chiot ne puisse pas en faire. Vous ne voulez pas qu’il gratte les plantes ? Mettez les plantes en hauteur ! Vous ne voulez pas qu’il mange les chaussures ? Rangez les dans un placard fermé !

Est-ce vraiment si simple que ça ? Oui ! Comme nous l’avons dit, votre chiot a besoin de manipuler pour découvrir le monde. A ce moment de sa vie, il aura envie de tout prendre en gueule et de tout grignoter. Mais dès lors qu’il mange une chaussure pour la première fois, pour peu qu’il ait aimé, il crée dans son esprit la possibilité de recommencer. Si votre chiot n’a jamais l’occasion de manger une chaussure parce qu’elles sont rangées, il ne créera pas cette possibilité dans son esprit, et une fois sa phase exploratoire passée, il n’aura même pas l’idée de manger une chaussure.

L’arrivée de votre chiot doit être l’occasion pour vous de ranger votre maison comme jamais ! Si votre chiot ouvre les placards, investissez dans des loquets de sécurité pour bébé, s’il grignote les meubles, mettez quelques coups de vernis amer pour lui couper l’envie. Bref, soyez plus malin que lui !

Votre deuxième mission, tout aussi importante, est d’offrir à votre chien la possibilité d’explorer. En effet, il ne s’agit pas de placer votre chiot dans une chambre d’isolement sans aucun objets ! L’exploration est, je le rappelle encore, un besoin physiologique. Priver votre chiot de ce besoin reviendrait à perturber son développement et serait le point de départ de nombreux problèmes dans le futur.

Il est donc essentiel de proposer à votre chiot des objets qu’il peut découvrir en mâchouillant. C’est à ça aussi que servent les jouets, alors ne les choisissez pas par hasard ! Choisissez d’abord des jouets qu’il peut prendre en gueule : vous pouvez anticiper sa taille adulte et prendre de gros jouet, mais il a aussi besoin de petit jouets qu’il peut facilement manipuler tant qu’il est petit. Choisissez des jouets qui lui procurent des sensations différentes : des jouets durs, mous, en caoutchouc, en bois, en tissu, faisant un bruit de papier ou un couinement. Et ne lui interdisez pas de détruire ses jouets : si votre chien aime déchirer du tissu, il est préférable qu’il le fasse sur ses peluches plutôt que sur le canapé.

Je vous conseille de ne pas lui laisser ses jouets en libre-service, mais de lui sortir 2-3 jouets à la fois pour éviter la lassitude. Évidemment, n’hésitez pas à lui acheter un nouveau jouet de temps en temps, les chiens ont tout comme nous une préférence pour la nouveauté !

Maintenant que vos missions vous sont confiées, il vous reste encore certainement une question : que faire si j’ai oublié de ranger mes chaussures et que je surprends mon chiot en train de la manger ?

Difficile de s’y retrouver quand certain mettent le chien dehors, d’autres disent « non » plus ou moins fermement et les derniers ne disent même pas un mot. A aucun moment je ne vous encouragerai à avoir le moindre geste violent envers votre chien. Pour les chiots de moins de 4-5 mois, il faut garder à l’esprit qu’il ne sait pas qu’il brave un interdit. En combinant les 4 points ci-dessous, vous verrez que vous n’avez même pas besoin d’hausser le ton.

La première chose à savoir : ne rentrez pas dans son jeu. Si votre chiot pique le papier toilette pour avoir de l’attention, n’importe laquelle de vos réactions sera satisfaisante pour lui. Pire, s’il se met à courir et que vous lui courrez après, vous jouez avec lui ! La meilleure façon de réagir à ce moment est donc de l’ignorer.

Dans un second temps, l’essentiel, c’est d’anticiper en lui apprenant le troc. Lui reprendre l’objet de sa bêtise de force, c’est rentrer en compétition avec votre chiot. Vous risquez de ne jamais pouvoir le récupérer la prochaine fois car il se sauvera ou se cachera. Pire encore, vous risquez de favoriser le développement d’une protection de ressource. Pour évitez cela, apprenez lui le troc dès son arrivée chez vous.

Attention à ne pas demander toujours le troc juste après le vol, votre chien pourrait se mettre à prendre n’importe quel objet pour déclencher un troc ! Pour éviter cela, faites le troc après avoir ignorer votre chien pendant 1 minute ou en l’appelant dans une autre pièce.

Ensuite, il vous faut comprendre son besoin : si votre chien a déchiqueté un livre, creuser dans les plantes, mâchouiller un meuble, c’est parce qu’il en avait envie. Comprendre ce qui a motivé votre chien à le faire vous permettra de lui proposer une activité similaire mais convenable pour vous.

Enfin, anticiper pour la prochaine fois ! Une fois la bêtise faite, elle devient une possibilité pour votre chien, et si ça lui a plu, il recommencera certainement, peu importe quelle a été votre réaction. Il est donc essentiel que cela soit impossible ! S’il a gratté les plantes, installez un petit grillage ; s’il a piqué les chaussettes dans le tiroir, mettez un loquet pour bébé, etc. Ces solutions sont temporaires, le temps que votre chiot grandisse.

Pour résumer, n’oubliez pas que votre chiot est un bébé en apprentissage et qu’il a besoin de vous pour le guider. Restez cohérent dans votre éducation, et avec de la patience et de la bienveillance, vous rirez bientôt de toutes ces aventures que vous avez vécues !

Conseils d’éducation : le rappel

S’il y a bien une qualité que l’on attend de son chien, c’est le rappel.

Le rappel, c’est quoi ? Votre chien maitrise parfaitement le rappel si, lorsque vous lui demander de revenir, il revient immédiatement, peu importe ce qu’il était en train de faire.

Le rappel parfait est-il indispensable ? Avoir un bon rappel, c’est la garantie de pouvoir lâcher son chien tout en garantissant sa sécurité et celle des autres. Son apprentissage n’est pas obligatoire mais elle rend la vie plus confortable. Il est indispensable de connaitre les limites du rappel de son chien pour pouvoir s’y adapter.

A partir de quand peut-on apprendre le rappel à son chien ? L’apprentissage du rappel doit commencer dès l’arrivée du chiot ! Bien sûr, on n’exigera pas de son chiot qu’il revienne immédiatement dès la première fois. Comme tous les apprentissages, il faut y aller progressivement, et toujours encourager son chien lorsqu’il fait des progrès, même si ce n’est pas encore parfait.

La première chose à faire avec un chiot est de le laisser au maximum en liberté ! Il vous suivra souvent de lui-même, car vous êtes son seul repère dans ces environnements nouveaux. Plus ce suivi naturel sera renforcé dès le plus jeune âge, plus les apprentissages seront rapides. Si vous promenez dans des lieux non sécurisés, utilisez une longe.

Est-ce que tous les chiens peuvent apprendre le rappel ? En théorie oui, avec plus ou moins de patience et de stratagèmes. Chaque chien a ses propres intérêts et ses propres prédispositions au rappel. Par exemple, un chien de chasse qui trouve une piste ne s’en détournera pas pour vos beaux yeux. De même, les chiens très explorateurs comme les Huskies ou les Shiba inu ont souvent un rappel plus long à travailler (bien sûr, ce sont des tendances, chaque chien est unique). Certains choisissent de garder leur chien en longe toute sa vie pour éviter de s’épuiser au travail et profiter pleinement des balades, c’est le choix de chacun.

Comment travailler le rappel ?

Avant de commencer la pratique, un peu de théorie :

Pour qu’un chien apprenne efficacement un nouvel ordre, il faut « l’obliger » à réussir. Évidemment, ça ne veut pas dire que l’on tire son chien par la peau du cou pour l’obliger à rentrer ! Pour obliger votre chien à réussir, il faut se creuser la tête : dans quelles conditions je suis sûr que mon chien va réussir ? Une fois ces conditions identifiées, vous les mettez en œuvre et lorsque votre chien réussit, vous le récompensez.

Il suffit donc de commencer par un exercice simple puis de compliquer petit à petit. Mais qu’est-ce qui est simple pour un chien ? Je vais vous aider un peu : il existe la règle des 3D.

La règle des 3D dit simplement que l’exercice est d’autant plus difficile lorsque l’on augmente la Distance, la Durée et la Distraction. Ainsi, il sera plus facile pour votre chien de vous écouter lorsque vous êtes dans le salon à 2 mètres de lui, que dehors à 10m alors qu’il joue avec d’autres chiens.

Il faut donc partir du niveau 0 pour petit à petit passer au niveau 1, puis 2 etc. Chaque fois que votre chien échoue un niveau, repassez à celui du dessous, même si ce niveau était normalement maitrisé. L’important est de rester dans une dynamique de réussite ! A votre avis, votre chien sera plus motivé s’il réussit 10 fois un exercice facile ou s’il échoue 1 fois sur 2 un exercice difficile ?

Passons maintenant à la pratique !

D’abord, il faut choisir un mot clé. Le prénom de votre chien n’est pas un ordre ! Ici prenons l’exemple de Saga, mon chien, qui apprend « au pied ».

En suivant la règle des 3D, vous commencerez par apprendre le mot clé à l’intérieur ou dans votre jardin, alors que votre chien est assez calme. Vous lui dites « au pied », et s’il revient, vous récompensez. S’il ne revient pas, on ne s’énerve pas, et on ne le dispute pas ! On repasse au niveau inférieur.  

En ce qui concerne le rappel, le D le plus important est la Distraction ! Lorsque vous rappelez votre chien, il était en train de faire quelque chose, parfois quelque chose de très très intéressant pour lui (renifler une odeur, dire bonjour à un inconnu ou rencontrer un copain). Ces activités sont des distractions, vous devez donc introduire progressivement des distractions de plus en plus intenses pour votre chien pour atteindre le rappel parfait.

Ce qu’il ne faut pas faire :

Ne vous énervez pas, si votre chien ne revient pas, c’est qu’il n’en a pas envie, donc si vous criez et êtes menaçant, il en aura encore moins envie… Pour la même raison, ne punissez jamais votre chien qui est revenu, même s’il a mis trop de temps !

Ne courez pas après votre chien, car souvent cela devient un jeu pour lui, et vous jouez avec lui.

Mais surtout, ne le noyez pas de “au pied” ! Plus une demande est répétée, plus elle devient banale, moins elle est écoutée… Idéalement, n’appelez votre chien que lorsque c’est vraiment nécessaire et que vous savez qu’il va revenir.

En attendant que le rappel soit parfait, je fais comment ?

Gardez votre chien en longe si vous êtes dans un lieu non sécurisé ou fréquenté.

Si votre chien ne connait pas encore le mot-clé du rappel, rien ne sert de l’utiliser : votre chien sera mis en échec et l’apprentissage sera moins efficace. Rappelez-le en l’attirant avec ce qui lui plait, cela peut-être : du mouvement (prenez une voix gaga et courrez dans le sens opposé à votre chien en tapant dans les mains), un jouet (agitez-le lorsque votre chien vous regarde), un bruit (le pouic-pouic d’un jouet par exemple), de la nourriture (agitez le sachet de friandise), etc.

SOS, on n’y arrive pas !

Pas d’inquiétudes, ça arrive ! Ce n’est pas un apprentissage facile, il y a beaucoup d’erreurs possibles, et parfois des cas particuliers demandent des techniques différentes.

En cas de difficulté, faites-vous accompagner par un cynologiste qui vous enseignera le rappel en s’adaptant parfaitement à vos attentes et à votre chien.

Pour plus d’informations :

Conseils d’éducation : utiliser une longe

Conseils d’éducation : stimuler son chien, trouver le bon équilibre

Lorsque l’on adopte un chiot, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il dorme toute la journée. Tous les chiens ont besoin d’être actifs, à des intensités différentes selon leur âge, leur race mais aussi leur personnalité. Mais il ne suffit pas de le faire courir avec des copains ! Il existe plusieurs types d’activités, plus vous les diversifier, plus les besoins de votre chien ont de chance d’être comblés, pour peu qu’il en ait envie. Mais attention à trouver le bon équilibre !

Voici quelques exemples d’activités que votre chien peut faire :

  • L’activité physique est la plus évidente, c’est le fait de bouger, que ça soit en marchant, en courant ou en sautant.
  • L’activité intellectuelle, qui correspond à la réflexion, par l’apprentissage de nouveaux tricks ou en cherchant de la nourriture dans un puzzle par exemple.
  • L’activité sociale, en rencontrant des congénères, connus et inconnus.
  • L’activité de flair, par la recherche d’odeurs ou l’exploration de lieux inconnus.
  • L’activité vocale, de nombreux chiens aiment aboyer, et trouve des occasions de le faire (plus ou moins convenables pour nous).
  • L’activité masticatoire, en mangeant et en grignotant des friandises.
  • L’activité de chasse (avec ou sans nous)
  • etc.

Chaque chien, à chaque moment de sa vie, a des besoins différents. On peut tout de même en avoir une idée globale en fonction de la race et de l’âge. Votre chien n’a donc pas forcément besoin de toutes les activités, ni en proportions égales. L’activité intellectuelle est bien plus épuisante que l’activité physique par exemple ! L’idéal, c’est d’apprendre à connaitre les besoins de votre chien pour adapter ce que vous lui proposez. Peut-être qu’il n’aime pas chercher des odeurs, mais que lui permettre d’aboyer en promenade le rendra infiniment heureux ! Peut-être que 30 minutes de promenade lui suffisent, mais qu’il ne faut pas oublier sa friandise à mastiquer chaque jour !

Diversifier les activités de votre chien en fonction de ses besoins permet de le voir s’épanouir, mais aussi de réduire certaines activités qui vous dérangent. Votre chien a une jauge d’énergie, donc si par exemple vous l’épuisez par une promenade active et une séance de tricks, il y a de grandes chances qu’il n’est plus l’énergie d’aboyer à tue-tête ! Compensez le manque d’une activité par une autre, en gardant en tête que les proportions ne sont pas les mêmes, et que certaines ne peuvent pas être réduite à 0 si votre chien en a vraiment besoin.

Ensuite, il est très important d’éviter les extrêmes, autant dans un sens que dans l’autre !

Les méfaits de la sous-stimulation sont connus : compensation sous forme de destruction, aboiement, fugue, ou même agressivité. Il est important de noter que la présence d’un jardin ne dispense pas des promenades quotidiennes. Le jardin n’est pas un lieu à explorer pour votre chien, car les odeurs s’y trouvant ne changent que très peu.

Pour stimuler votre chien en dehors de la promenade, vous pouvez par exemple utiliser le principe de “l’enrichissement du milieu” : cela consiste à cacher de la nourriture dans une pièce ou un jardin par exemple. Vous pouvez aussi utiliser les tapis de fouille ou les plateaux de jeux. N’hésitez pas à supprimer la gamelle ! Son repas entier peut être distribué sous forme de jeu, c’est beaucoup plus épanouissant.

Cependant, nous nous devons aussi d’être vigilants à l’extrême inverse : la sur-stimulation.

Un chien, surtout chiot ne doit pas être stimulé toute la journée, il a besoin de faire des pauses. Adulte, un chien dort en moyenne 12 à 15h par jour, et cela peut monter jusqu’à 20h par jour pour les chiots ! Il est nécessaire que tous les membres de la famille apprennent à respecter le sommeil du chien. Pour cela, votre chien doit disposer d’un lieu rien qu’à lui dans lequel il n’est jamais dérangé.

Mais le chien a aussi besoin d’apprendre à se calmer. C’est comme un enfant qui affirme qu’il n’a pas envie de dormir tout en baillant ! C’est le rôle de sa famille de lui apprendre à être calme à certains moments. Si cela semble si difficile, c’est parce que les hormones produites par le chien lors d’une activité donnent envie de continuer cette même activité. Bref, l’activité appelle l’activité ! Pour cette raison, balader son chiot 5h par jour parce qu’il est trop énervé n’est souvent pas la solution. Pour aider votre chien à revenir au calme, vous pouvez lui donner une friandise à mastiquer ou lui faire chercher quelques croquettes : ces activités apaisent le chien et la pression redescendra plus facilement.

Enfin, il est essentiel que l’activité proposée au chiot corresponde à l’activité qu’il aura une fois adulte. Si vous savez qu’une fois grand il ne pourra être promené qu’une heure par jour, alors ne lui donnez pas bébé l’habitude d’être promené 3h par jour. Il faut trouver le juste milieu, et veiller à ce que le chien ne soit pas contraint d’arrêter brutalement son activité à un moment donné, sauf si elle peut être remplacée par autre chose.

Pour résumer, proposez à votre chien et à votre chiot des activités diversifiées, de façon régulière mais pas excessive, en veillant à respecter sa personnalité. Tout est une question d’équilibre !

Pour plus d’informations :

Enrichir son quotidien

Conseils d’éducation : la socialisation aux congénères

Avant toute chose, mettons-nous d’accord sur le terme. On parle bien de socialisation et non pas de sociabilisation. La différence vient de la racine de chaque mot. SOCIALisation vient du terme SOCIAL, qui signifie vivre en société. SOCIABILisation vient du terme SOCIABLE qui signifie apprécier la compagnie des autres.

La socialisation, c’est donc l’apprentissage pour votre chiot de la vie avec ses congénères. Et la base de la vie en société, c’est la communication ! Votre chiot a donc besoin à la fois d’apprendre à comprendre ses congénères, mais aussi à s’exprimer pour se faire comprendre.

Cet apprentissage est essentiel, car il permettra à votre chien d’être serein dans ses interactions avec d’autres chiens. Un chien mal socialisé peut devenir peureux, anxieux, être agressé ou agresser lui-même, ou avoir une mauvaise gestion de son niveau d’énergie.

La socialisation commence dès la 3ème semaine de vie du chiot, c’est le moment où il commence à s’éloigner de sa mère pour explorer le monde. Jusqu’à son adoption, c’est le travail de l’éleveur de s’assurer que le chiot soit socialisé le mieux possible. L’apprentissage des codes canins se fait principalement avec sa mère, qui doit donc être bien codée et équilibrée.

Une fois le chiot arrivé dans son nouveau foyer, sa période de socialisation continue principalement jusqu’à ses 4 mois. Il est donc indispensable que sa famille prenne à cœur cette période de sa vie dès le départ. Une idée courante dit qu’un chiot ne doit pas sortir avant l’âge de 3 mois pour éviter les maladies. C’est une idée reçue dangereuse pour le développement des chiots.

Pour socialiser son chiot, rien de bien compliqué en théorie : il doit rencontrer des chiens de tout âge, toute race, tout caractère, bref, les plus diversifiés possibles. Cependant, contrairement à ce qu’on peut penser, il ne doit pas en rencontrer un maximum, la qualité des rencontres doit primer sur la quantité ! Au début, organisez des rencontres avec des chiens que vous choisissez, afin qu’il soit compatible avec le caractère de votre chiot. Si votre chiot est vite apeuré, choisissez des chiens calmes et qui sauront respecter ses signaux de détresse. Si votre chiot est très énergique et a tendance à ne pas écouter, choisissez des chiens qui pourront l’ignorer, pour lui apprendre à se balader sans jouer. Dès que votre chiot commence à acquérir de bons codes sociaux, élargissez les profils de chien qu’il rencontre.

Résistez à la tentation des parcs canins et des balades collectives avec plus de 3-4 chiens ! Ce n’est pas fondamentalement mauvais, mais c’est la façon dont on les gère qui est en fait contre-productive en termes de socialisation. Souvent, les humains se rassemblent, lâchent entre eux les chiens, et papotent en se réjouissant que leurs poilus jouent ensemble et s’épuisent pour le reste de la journée.

Mais qu’est-ce que votre chiot apprend ? Il apprend que voir des congénères c’est forcément jouer avec, souvent de façon anarchique, il apprend que s’il se fait harceler tant pis pour lui, il apprend que s’il ne veut pas respecter les demandes des autres ce n’est pas bien grave. Mais si les chiens entre eux peuvent jouer, interagir de façon saine c’est aussi marcher côte à côte, se suivre, renifler les mêmes odeurs, ou tout simplement s’ignorer, autant de choses que vos toutous n’apprennent pas à faire lorsqu’ils sont en groupe trop nombreux, et encore moins lorsque cela se passe de façon statique dans un parc.

La collectivité peut être efficace, mais quelques règles doivent être respectés :

  • Les groupes de plus de 4 chiens doivent être évités, ou alors gérés de façon à ce que tous les chiens ne soient pas tous ensemble en même temps. On évite les groupes uniquement composés de chiot, sauf occasionnellement.
  • Le groupe doit toujours être en mouvement, les chiens communiquent dans le mouvement, être statique n’est pas naturel pour eux et peut nuire à une bonne communication.
  • Chaque humain est responsable de son chien, doit le surveiller et intervenir en cas de besoin. Si un chien est en détresse, il doit être aidé ; si un chien en harcèle un autre, il doit être rattaché le temps de se calmer.

Il est vrai que les chiens apprennent beaucoup les uns avec les autres, mais pas que du positif. La rumeur qui dit qu’il faut laisser les chiens se faire « recadrer » par leurs congénères est à prendre avec des pincettes. D’abord, entendons-nous sur ce que signifie un « recadrement ». Si un chien est insistant avec un congénère, ce dernier peut donner un ou plusieurs signaux signifiant qu’il souhaite l’arrêt de l’interaction. En théorie, chaque signal non respecté donne lieu à un signal plus intense. Dans l’ordre, on peut observer : l’évitement, le détournement de la tête, l’immobilisation, le retroussement des babines, le grognement, le claquement de dent, la morsure.

Un chien parfaitement codé s’arrête dès les premiers signaux, et il n’y a donc jamais de morsure. Mais voilà, c’est de la théorie. Certains chiens ne s’arrêtent pas, et certains chiens sautent des étapes dans cette liste de signaux, ce qui peut donner lieu à des conflits plus ou moins dangereux, et surtout traumatisant pour l’un comme pour l’autre ! Le chien qui s’est fait « recadré » peut très mal vivre l’expérience si le chien « recadrant » n’a pas été cohérent dans ses signaux, et inversement le chien « recadrant » peut être de moins en moins tolérant à force d’être poussé dans ses retranchements.

La socialisation d’un chiot est donc, en pratique, un sujet sensible ! Je ne peux que vous recommander de participer aux maternelles pour chiots et balades collectives encadrés par un cynologiste, afin d’accompagner au mieux votre chiot dans cette période cruciale de sa vie.

Enfin, précisons qu’il existe chez les chiens des introvertis et des extravertis. En grandissant, si pour certains chiens, la vie sociale est un réel besoin, pour d’autres, il peut s’agir d’une corvée si elle est trop intense. Pour faire clair, tous les chiens n’apprécient pas se faire de nouveaux « copains » ! Apprenez à connaitre votre chien pour lui ajuster sa vie sociale à ses besoins, afin que les rencontres avec ses congénères soient en juste quantité, pour rester épanouissantes.

Pour plus d’informations :

Conseils d’éducation : éviter les conflits entre chiens attachés

Conseils d’éducation : stimuler son chien, trouver le bon équilibre